«Il disposait d’un bagage conséquent et avait suivi le cursus nécessaire.» Contacté par 20 Minutes, Thierry Carret, directeur adjoint des secours du département des Alpes-de-Haute-Provence (Sdis 04), est catégorique: l’âge de Yann Siméoni, le plus jeune des deux pompiers décédés samedi soir à Digne-les-Bains lors d’une intervention sur un feu de poêle à bois, n’est pas en cause.

Pompier volontaire depuis octobre, il participait pourtant à l'une de ses premières missions, mais avait auparavant été jeune pompier volontaire, «une formation dispensée pendant trois ans au sein des Sdis, qu'il avait achevée au printemps 2012», affirmait Thierry Carret lors d’une conférence de presse donnée après le drame.

Trois ans comme jeune sapeur-pompier

Le lycéen avait donc atteint l'âge minimum requis de 16 ans, nécessaire pour pouvoir partir en opération. Dans ce cadre légal, il avait pu ainsi intégrer «le recrutement des pompiers volontaires à l'automne», a précisé l'officier. Et après son expérience de trois ans comme jeune sapeur-pompier, il était donc «entraîné et exercé», a assuré le directeur adjoint des secours du département.

Le fait qu’il participe aux opérations était donc normal. Et comme tout volontaire qui part en opération, les jeunes doivent être «encadrés par un pompier expérimenté, ce qui était le cas», a ajouté le lieutenant-colonel. Le second homme décédé, Michaël Baghioni, âgé de 35 ans, était en effet pompier depuis 1996 et donc suffisamment aguerri pour encadrer le jeune sapeur volontaire.

Quelque 197.000 sapeurs-pompiers volontaires

Une enquête judiciaire devra maintenant permettre de déterminer les causes de la mort de ces deux hommes. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a d’ailleurs déclaré attendre les résultats de l'enquête, annonçant dans le même temps qu'il rendrait hommage à ces deux pompiers cette semaine, tout en saluant l'ensemble des pompiers volontaires.

Des hommages aux victimes qui n’ont d’ailleurs pas tardé, notamment sur la Toile, où une page Facebook au nom de la plus jeune des victimes été ouverte. Du côté de Digne-les-Bains, où servaient les deux hommes, le commandant de la caserne, Henri Couvet, qui fut l’un des formateurs de Yann Siméoni, parle également d’«un jeune sérieux, posé, dynamique, quelqu'un pour qui être pompier était une véritable vocation».

En France, on compte ainsi quelque 197.000 sapeurs-pompiers volontaires pour 40.000 professionnels, qui effectuent chaque année en France plus de 10.000 opérations quotidiennes.