Fausses factures d'Hénin-Beaumont: Le parquet renvoie 21 personnes en correctionnelle
JUSTICE•Elles sont soupçonnées d'avoir participé à un système «mafieux» de fausses factures...Nicolas Bégasse
Le parquet de Béthune (Pas-de-Calais) a adressé des réquisitions sévères dans l’affaire des fausses factures de la mairie d’Hénin-Beaumont, qui entache la réputation de la fédération PS du Pas-de-Calais depuis trois ans, a révélé dimanche le site du Figaro.
Dénonçant «un climat mafieux» dans ses réquisitions, le parquet demande le renvoi en correctionnelle de 21 personnes mises en cause dans l’affaire, dont l’ancien maire socialiste d’Hénin-Beaumont Gérard Dalongeville (exclu depuis du PS), mis en examen en 2009 pour détournement de fonds publics, faux en écriture et favoritisme. Sont également mis en cause plusieurs collaborateurs de la mairie socialiste à l’époque des faits, qui auraient participé à un système de détournement de fonds publics reposant sur des fausses factures, des commissions et des surfacturations.
A qui profite le crime?
Au total, selon l’estimation du juge d’instruction, les sommes litigieuses seraient comprises entre 900.000 et 4 millions d’euros. A qui ces détournements auraient-ils bénéficié? Le Figaro souligne que ni l’ensemble des décisionnaires, ni les bénéficiaires de ce système de corruption présumé ne sont pour l’instant clairement identifiés. Lors de la mise sous tutelle de la direction de la fédération PS du Pas-de-Calais –visée par plusieurs enquêtes judiciaires- en juin dernier, le parti avait en tout cas estimé que «l'accusation énoncée à l'encontre d'un "système de corruption" pouvant bénéficier au PS dans le Pas-de-Calais est dénuée de fondement».
Du côté de la défense, l’ancien maire d’Hénin-Beaumont assure ne pas avoir été informé des nombreuses factures supportées indûment par la commune, même lorsqu’il les a lui-même paraphées. Une attitude qui ne convainc pas le parquet, selon le Figaro, qui ajoute que ces factures sont tellement nombreuses «que les personnes interrogées par les enquêteurs ne prennent souvent plus la peine de les nier».