Le numéro deux devient numéro un. Hervé Crès a été élu ce mardi par le conseil de direction de Sciences-Po pour remplacer Richard Descoings, décédé en avril. Il ne prendra officiellement les fonction de directeur qu’après la validation du gouvernement, le 22 novembre.

«Opacité» de la procédure de sélection

La ministre de l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso a indiqué dans un communiqué qu'elle ne prendra «aucune décision avant la publication du rapport définitif» de la Cour des comptes concernant la gestion de Richard Descoings entre 2005 et 2010, prévu à cette date. Des fuites du rapport provisoire évoqueraient des avantages en nature indus ou des frais de déplacements trop élevés.

Geneviève Fioraso veut «préserver la réputation» de l'école, veiller à la traçabilité des 62 millions d'euros que l'Etat lui verse chaque année et «tirer toutes les conséquences utiles des recommandations définitives» de la Cour des comptes. Plusieurs candidats au poste et l'organisation étudiante Unef ont quant à eux dénoncé l’«opacité» de la procédure de sélection, tandis que la CFDT dénonçait «le fonctionnement clanique» de la direction.

Des enseignements «conjuguant les cultures scientifique et humaniste»

Hervé Crès, 45 ans, assure l’intérim de Richard Descoings depuis le mois d’avril. Il est considéré comme le candidat des deux présidents des conseils de Sciences Po. Diplômé de Sciences Po et de l'Ecole normale supérieure d'Ulm, scientifique de formation et docteur en économie et en mathématiques appliquées, il enseigne l'économie depuis 2008, année où il est devenu directeur adjoint et directeur de la scolarité de l’Institut.

Depuis 2011, il dirige l'Ecole doctorale de Sciences Po et préconise des enseignements «conjuguant les cultures scientifique et humaniste» et une offre de formation «tournée vers les puissances de l'avenir».