Affaire d'espionnage: Renault anticipait le possible suicide de ses cadres
ENQUÊTE•es communiqués de presse étaient prêts pour réagir le plus rapidement possible...© 2012 AFP
Renault avait anticipé un éventuel suicide ou tentative de suicide des cadres suspectés dans l'affaire de faux espionnage qui avait secoué le constructeur automobile en 2011, selon des informations divulguées vendredi par France Info et Le Parisien/Aujourd'hui en France.
Selon ces medias, la direction de Renault avait anticipé l'éventualité de tels actes de désespoir des trois cadres, dont l'enquête révélera qu'ils avaient été accusés à tort, et rédigés à l'avance des communiqués.
Le Parisien publie un document, versé au dossier d'instruction de l'affaire par le juge Hervé Robert, qui fait état de communiqués à diffuser pour le cas où ces cadres mettraient ou tenteraient de mettre fin à leurs jours.
«C'était de l'anticipation pure»
Le document, exploité aussi par France info fait état de deux options: la première est à utiliser si «l'un des cadres a tenté de mettre fin à ces jours», tandis que la seconde est à reprendre s'il «a mis fin à ses jours».
Utilisant les formules d'usage pour de tels drames, les deux communiqués sont similaires, à l'exception d'une phrase rajoutée dans l'option 2 selon laquelle l'entreprise ... «pense particulièrement à la famille de M. xxx».
Contactée par Le Parisien, Frédérique Le Grèves, qui était à l'époque directrice de la communication du groupe, reconnaît avoir demandé à ses services de préparer ces projets de communiqués. «C'était de l'anticipation pure, des éléments de langage pour être prêt à répondre aux journalistes», à déclaré Frédérique Le Grèves au quotidien qui précise qu'elle est désormais chef de cabinet de Carlos Ghosn, le PDG de Renault.
Dans cette affaire de faux espionnage chez le constructeur automobile, deux anciens cadres du service de sécurité de Renault sont mis en examen. Ils sont soupçonnés d'avoir contribué à une escroquerie au renseignement en faisant accuser à tort d'espionnage industriel trois cadres de Renault, qui avaient été licenciés avant d'être innocentés.
Cette affaire, qui avait éclaté en janvier 2011, s'était conclue quatre mois plus tard par la démission du numéro deux de Renault, Patrick Pélata, le débarquement de six autres responsables et l'indemnisation des trois cadres licenciés à tort.