Maladies cardio-vasculaires: Les femmes touchées en plein coeur

Maladies cardio-vasculaires: Les femmes touchées en plein coeur

SANTELes maladies cardio-vasculaires les tuent sept fois plus que le cancer du sein...
Vincent Colas

Vincent Colas

«S'il y a un domaine où la femme est l'égale de l'homme, c'est celui des maladies cardio-vasculaires [MCV].» Le constat est signé du Dr Nathalie Assez, médecin urgentiste au Samu de Lille (Nord) qui constate que les femmes craignent plus le cancer du sein que les MCV, alors que ce sont elles qui représentent pourtant leur première cause de mortalité.

Dans les pays industrialisés, les MCV tuent sept fois plus que le cancer du sein. Pour la spécialiste Danièle Hermann, dont l'ouvrage Le Cœur des femmes est sorti lundi, le phénomène est d'autant plus inquiétant qu'il est en constante progression. En 1995, 3,7% des femmes victimes d'infarctus avaient moins de 50 ans. En 2010, ce chiffre atteint 11,6%.

Les mêmes modes de vie que les hommes

Si les femmes sont de plus en plus touchées, c'est parce qu'elles ont progressivement adopté les mêmes modes de vie et les mêmes comportements à risques que les hommes (tabac, stress, manque de sommeil...). Et surtout, leur comportement n'évolue pas. Selon le Pr Philippe Amouyel, épidémiologiste, environ 20% des femmes fumaient en 2007, autant qu'en 1997, au contraire des hommes dont la consommation diminue.

Pour le Dr Nathalie Assez, «le diagnostic et la prise en charge sont aussi plus tardifs». L'appel au Samu intervient en moyenne une heure plus tard que pour un homme. Du coup, le taux de mortalité à un mois est «deux fois plus élevé» chez les femmes que chez les hommes.

80.000 femmes victimes chaques année

Pour la Fédération française de cardiologie (FFC), qui organise la 4e édition des Donocœur du 27 octobre au 4 novembre, le médecin généraliste et le gynécologue ont un rôle majeur à jouer dans la prévention, notamment aux trois phases clés de la vie hormonale (contraception-grossesse-ménopause), à condition d'être plus à l'écoute de leurs symptômes, «atypiques» par rapport à ceux des hommes. Chaque année, 80.000 femmes meurent d'un accident d'origine cardio-vasculaire, soit 54,5% des 147.000 personnes tuées tous les ans en France. Pour les plus inquiets, le test «J'aime mon cœur», sur le site de la FFC, permet de définir son profil cardiaque.