JUSTICEErika: «C'est quasi inespéré, c'est magnifique!»

Erika: «C'est quasi inespéré, c'est magnifique!»

JUSTICELes parties civiles n'ont pas tardé à réagir après la décision de la Cour de Cassation...
Au palais de justice de Paris, Vincent Vantighem

Au palais de justice de Paris, Vincent Vantighem

Un silence assourdissant. Sous les ors de la Chambre criminelle de la Cour de cassation, les parties civiles dans le procès de l’Erika n‘ont pas dû retenir leur souffle très longtemps. Juste le temps au président de la haute juridiction de préciser que la décision de la France de sanctionner tous les intervenants pour la marée noire de 1999 était «justifiée». Au fond du prétoire, sourires entendus et soupirs de soulagement. «C’est magnifique», lâche Eva Joly, assise entre deux journalistes pour l’occasion. L’ancienne candidate EELV était venue avec l’espoir de pouvoir «saluer une décision de justice». Elle est repartie en disant «bravo à la Cour».

La mine des mauvais jours à l’arrivée au palais de justice

Pourtant, à leur arrivée au palais de Justice de Paris, les parties civiles avaient la mine des mauvais jours. Il y a quelques mois, l’avocat général de la Cour de cassation avait en effet requis «une cassation sans renvoi», c'est-à-dire une annulation pure et simple de la condamnation. Ou comment blanchir tous les protagonistes de cette marée noire. «Après les réquisitions de l’avocat général, on avait un peu perdu espoir, lâche Jacques Auxiette, président PS du Conseil régional des Pays-de-la-Loire, touchés par le sinistre. Aujourd’hui, cette décision était quasi inespérée. Bien sûr que je suis satisfait! Comment pourrait-il en être autrement!»

«Un signal très important!»

A la sortie, sur les marches de la Cour de cassation, l’avocat de Total est assailli de toutes parts. Ceux des parties civiles se découvrent une liberté nouvelle dans les couloirs. Les portables crépitent pendant que Jean-Pierre Mignard répète à l’envi que cette décision est «un signal très important». Arrêté toutes les deux minutes par les caméras présentes, il rembobine le discours pour 20 Minutes. «Oui, c’est un signal, confie celui qui défend les intérêts de plusieurs Conseils Régionaux. Cela veut tout simplement dire que les compagnies pétrolières, dès lors qu’elles affrètent un navire, ont une responsabilité sur ce qui peut arriver au navire.»