Une rentrée étudiante sur fond de hausse du coût de la vie
SOCIÉTÉ•coût de la vie étudiante grimpe de 3,7%, soit le double de l'inflation...© 2012 AFP
La rentrée universitaire 2012 se déroule sur fond de hausse du coût de la vie pour les étudiants, soulignent leurs organisations, qui attendent l'allocation d'études promise pendant la présidentielle et la construction de logements.
La rentrée s'étale de début septembre à début octobre. Une majorité des 2,38 millions d'étudiants (58,5%) rejoindront les bancs de la fac, 4,9% l'IUT, 11% iront en STS, 3,4% dans une grande école et 22% dans les autres établissements post-bac, selon le ministère de l'Enseignement supérieur.
«C'est une rentrée classique, avec beaucoup d'attentes de la part des étudiants sur des réformes», a expliqué Philippe Loup, président de la Fage, deuxième organisation étudiante.
«Pour la majorité des étudiants, c'est une rentrée plus difficile en matière de conditions de vie. La crise touche tout le monde, et les étudiants en particulier», a souligné Emmanuel Zemmour, président de l'Unef, première organisation.
Coût de la vie étudiante
Le coût de la vie étudiante grimpe de 3,7%, presque le double de l'inflation, estime l'Unef, qui s'inquiète d'une «paupérisation» des étudiants, dont les trois quarts exercent une activité salariée pour financer leurs études, un frein à leur réussite académique.
En cause, la hausse des loyers, mais aussi l'augmentation de 2% des dépenses obligatoires (frais d'inscription à l'université, cotisation à la Sécurité sociale, prix du ticket restaurant universitaire).
Ce mois-ci, un étudiant doit débourser en moyenne 2.434,33 euros, soit 2,6% de plus qu'en septembre 2011 et 50% de plus qu'il y a dix ans, calcule la Fage. Le poste logement a bondi de 63,5% en dix ans.
Du mieux sur le logement
Les bourses, dont bénéficient 20% des étudiants, ont été revalorisées de 2,1%. Le gouvernement a annoncé qu'il débloquait 150 millions d'euros pour verser le 10e mois de bourse, créé l'année dernière par la droite mais non budgeté cette année.
François Hollande s'est engagé à remettre à plat les aides existantes pour créer une allocation d'études supérieures, sous condition de ressources. Des négociations s'ouvriront avec la ministre après les élections au Crous prévues en novembre, a indiqué M. Zemmour.
«Il y a des points positifs, on attend beaucoup sur le logement», a-t-il dit. «En région parisienne, pour certains étudiants» le logement «peut atteindre 50% de leur budget», a précisé à l'AFP la ministre de l'Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso.
«Le seul moyen de réduire cette spéculation, c'est de construire», a-t-elle estimé. Avec la ministre du Logement Cécile Duflot, «nous avons identifié, dans les 150.000 logements sociaux», que le gouvernement veut construire chaque année, «6.000 à 10.000» logements qui seront destinés aux étudiants, a-t-elle précisé. En ajoutant différents dispositifs, «on devrait peut-être même dépasser les 40.000 logements étudiants dans les cinq ans».
Le problème du premier cycle
Au-delà des conditions de vie, la ministre veut «rendre l'université désirable». «Il faut absolument mieux faire connaître l'université. Elle est d'une immense qualité, la rendre plus lisible, la simplifier», a-t-elle expliqué, faisant référence aux milliers d'intitulés de licences et de masters.
«La confiance dans l'université est totale dans le cycle master. Le problème, c'est le premier cycle», a-t-elle relevé, jugeant que le Plan Réussite en licence lancé sous la droite, qui a coûté 700 millions d'euros, «n'a servi strictement à rien».
Geneviève Fioraso a lancé cet été des Assises de l'Enseignement supérieur et compte ensuite "corriger" la loi LRU de 2007 sur l'autonomie des universités.
Dix-neuf d'entre elles ont accusé un déficit en 2011, a précisé le ministère dimanche, évoquant des chiffres définitifs, et onze universités ont été déficitaires à la fois en 2010 et 2011.