La série « The Last of Us » est-elle à la hauteur du jeu d’origine ?
CRITIQUE•Fidèle au jeu, « The Last of Us » est le prochain carton de HBO
Anne Demoulin
L'essentiel
- Le premier épisode The Last of Us, road trip postapocalyptique, est disponible ce lundi sur Amazon Prime Video.
- L’adaptation du jeu vidéo éponyme, considéré comme un chef-d’œuvre, est l’une des séries les plus attendues de l’année.
- La série est-elle à la hauteur des espérances des fans du jeu vidéo ? Est-elle accessible à ceux qui ne connaissent pas la franchise de Naughty Dog ?
HBO tient son nouveau carton ! The Last of Us, dont le premier épisode est disponible ce lundi sur Amazon Prime Video, est l’une des séries les plus attendues de l’année 2023. De nombreuses adaptations télévisuelles ou cinématographiques d’œuvres vidéoludiques se sont pris les pieds dans le tapis, les fans de jeux vidéo leur reprochent généralement de ne pas être fidèles au matériel source tout en souhaitant être un minimum surpris par la nouvelle version. L’adaptation du jeu culte de Naughty Dog par Craig Mazin (Chernobyl) et Neil Druckmann, créateur du jeu culte, est-elle à la hauteur des espérances ? Peut-on apprécier la série si on ne connaît pas le jeu vidéo d’origine ?
Des décors époustouflants
A l’instar du jeu d’origine, The Last of Us se déroule dans une version post-apocalyptique de notre monde. La série démarre en 2003 lorsque le changement climatique catalyse une mutation d’un champignon, le cordyceps, désormais capable de prendre le contrôle des fonctions cérébrales des humains, comme celui des insectes. Les humains contaminés par cette infection fongique se transforment en « infectés », de voraces zombies en somme.
L’action se poursuit en 2023, et non pas en 2033 comme dans le jeu, quand les survivants de cette pandémie fongique sont parqués dans des zones de quarantaine et qu’aucun vaccin ou remède n’a été encore trouvé. L’Amérique, complètement ravagée, voit s’affronter une dictature militaire, la FEDRA, et une faction rebelle, les Lucioles.
Les séquences cinématiques du jeu PlayStation 3 de 2013 avaient déjà l’allure de séquences de télévision de prestige. En termes d’apparence, de son et d’ambiance, The Last of Us est fidèle au jeu et fourmille de mille et un détails hyperréalistes. HBO a misé 100 millions de dollars pour la première saison de la série. Un budget pharaonique confié à Craig Mazin, qui a d’ores et déjà démontré avec Chernobyl sa capacité à créer une ambiance post-apocalyptique, rendre compte des discussions scientifiques et des manœuvres politiques et militaires lorsque l’humanité est touchée par une catastrophe. Et ça se voit à l’écran ! Les décors sont époustouflants.
Une adaptation fidèle au jeu
L’adaptation télévisée ne s’éloigne pas du scénario défini par le jeu vidéo, parce qu’aux manettes, on retrouve Neil Druckmann, créateur du jeu culte. Certains joueurs auront ainsi le plaisir de retrouver des séquences quasiment identiques aux scènes clés du jeu tandis que les néophytes auront le temps de découvrir l’univers et ses différents protagonistes.
La série suit Joel (Pedro Pascal, Narcos, The Mandalorian) un quinqua endurci par les épreuves et physiquement marqué par la douleur, qui officie avec sa partenaire Tess (Anna Torv, Fringe, Mindhunter), comme trafiquant et passeurs en zone militarisée et zone infestée à Boston. Le couple se retrouve sans pick-up alors qu’il doit partir à la recherche du frère de Joel, Tommy (Gabriel Luna, Marvel’s Agents of SHIELD), dans le dangereux État du Wyoming. Marlene (Merle Dandridge, Grey’s Anatomy : Station 19), la cheffe des Lucioles de Boston leur propose d’escorter hors d’une zone de quarantaine oppressive Ellie (Bella Ramsey, Game of Thrones), une adolescente qui pourrait détenir la clé du remède contre le mal qui ravage la planète, en échange d’un véhicule.
Une intrigue qui enrichit le jeu vidéo
Si la série est fidèle au jeu, Craig Mazin et Neil Druckmann ne se contentent pas de faire du copié-collé. La série vient enrichir le scénario du jeu en intégrant notamment des flash-back sur des histoires évoquées dans le jeu, mais pas développée, notamment un épisode centré sur la relation amoureuse entre Bill (Nick Offerman, Parks and Recreation) et Frank (Murray Bartlett, The White Lotus).
L’histoire des frères Henry (Lamar Johnson, Your Honor) et Sam (Keivonn Woodard), devenu sourd et autiste dans la série, est beaucoup plus fournie que dans le jeu. On comprend ainsi mieux leurs motivations de vouloir rejoindre Joel et Ellie. Enfin, des séquences permettent de mieux comprendre les origines de l’infection par le champignon cordyceps et les conséquences qu’une telle pandémie pourrait avoir sur l’humanité.
La profondeur des personnages
Même si la série reprend les codes des drames postapocalyptiques comme The Walking Dead, l’idée de génie des showrunners est d’avoir repoussé les infectés à la marge. Le jeu se concentre sur les moments les plus inquiétants du voyage (et la série ne les occulte pas), mais le format sériel permet de s’attarder sur des moments plus calmes et permet de creuser ainsi davantage la psychologie des personnages.
Comme dans le jeu, la série est axée propose une enchanteresse balade dans un monde familier, pour les néophytes, la série de HBO raconte avant tout une bouleversante histoire d’amour dans un monde sans amour et sans vie, le tout honoré par un casting impeccable !