INTERVIEWSandra Oh n'a jamais regardé «Grey's Anatomy» «même quand je jouais dedans»

Sandra Oh à CanneSeries: «Je n'ai jamais regardé "Grey's Anatomy", même quand je jouais dedans»

INTERVIEWActrice rare et précieuse, Sandra Oh est à Cannes pour sa nouvelle série «Killing Eve», l'occasion de revenir sur ses dix ans dans «Grey's Anatomy», ou au moins d'essayer...
De notre envoyé spécial à Cannes, Vincent Julé

De notre envoyé spécial à Cannes, Vincent Julé

«Je préfère que l’on parle de Killing Eve. » Vous ne saurez donc pas si Sandra Oh ferme ou non la porte à un retour de son personnage de Cristina dans Grey's Anatomy, une question posée par une journaliste en conférence de presse. L’actrice canadienne est en effet à CanneSeries pour Killing Eve, une série d’espionnage féministe et enlevée de Phoebe Waller-Bridge (Fleabag), présentée en compétition officielle et toujours sans diffuseur en France (Canal+ vient d'acheter les droits).

Mais Sandra Oh est si rare et donc précieuse, et Grey’s Anatomy un tel phénomène en France, qu’il était difficile de résister, il fallait que 20 Minutes tente sa chance en tête à tête, alors que TF1 diffuse chaque mercredi la quatorzième saison de la série, et quatrième sans Cristina.



Avant Eve Polastri, vous aviez déjà interprété une femme complexe, forte, et parfois drôle, à la télévision, avec Cristina Yang dans Grey’s Anatomy, non ?

C’est gentil… (silence)

Elle a participé à changer la représentation des femmes dans les séries, son moteur était le travail, le succès, la perfection, et non l’amour ou les hommes.

Vous parlez d’Eve ?

Non, de Cristina.

Ah Cristina. Je suis assez d’accord alors, à part peut-être sur la question de l’amour. La trajectoire de Cristina dans la série est intimement liée à l’amour. Au début, elle est obsédée par le travail et la perfection, mais c’est dans sa relation avec les autres personnages, et avec elle-même au final, qu’elle s’épanouit. C’est l’amour qui l’a transformée et en a fait le personnage que les gens adorent : une femme indépendante et entière.



Même si Grey’s Anatomy a été créée par une femme, que la série a une femme dans le rôle-titre, nous avons appris lorsqu’Ellen Pompeo a renouvelé son contrat, que c’était compliqué en coulisses, avec sa costar masculine par exemple. Est-ce plus simple de ne travailler qu’avec des femmes, comme sur Killing Eve ?

Ce n’est pas parce que les femmes sont aux commandes, que les choses sont plus simples. Et pour Grey’s Anatomy, ce genre de situation est toujours plus complexe qu’en apparence, que la manière dont la présentent les médias. Ce n’est jamais noir ou blanc, les gentils d’un côté, les méchants de l’autre, même si c’est tentant de le faire dans un business comme le nôtre. Mais c’est vrai que j’encourage à toujours plus de diversité dans les séries, devant et derrière la caméra, et que ce soit en termes de race, de genre, d’âge ou même de corps.

Après votre départ de Grey’s Anatomy en fin de saison 10, vous n’avez pas resigné directement pour une série au long cours, vous avez pris votre temps, fait des films, des guests. Vous attendiez le bon rôle ?

J’ai travaillé aussi, j’ai fait trois pièces, deux films et une série, la troisième saison d’American Crime. Mais je n’étais pas à la recherche d’un nouveau premier rôle dans une série de network, c’est vrai. Sans pour autant y être fermée totalement. Killing Eve est alors arrivée, c’était la bonne série au bon moment. (rires) Même si elle n’avait duré qu’une saison et huit épisodes. Maintenant qu’elle est assurée d’avoir une saison 2, j’avoue, je suis encore plus heureuse.

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Grey’s Anatomy représente dix ans de votre vie, vous arrive-t-il de tomber par hasard dessus à la télé, ou de vous demander où ils en sont, qui est parti… ?

Vous savez quoi ? Je n’ai jamais regardé la série, même quand je jouais dedans. C’était trop proche de moi au quotidien, il fallait que je mette une distance, d’autant plus que j’ai beaucoup de mal à me voir à l’écran. Mais je suis contente que la série continue encore et toujours. Ils en sont à quelle saison, la quatorzième je crois, c’est fou.