VIDEO. On vous a préparé la liste des 10 séries TV de 2017 à rattraper cet été
BINGE WATCHING•A l’approche du long week-end du 15 août, 20 Minutes a sélectionné 10 excellentes séries de 2017, disponibles sur les plateformes de vidéo à la demande…Anne Demoulin
Même si vous êtes accros aux séries, il y a fort à parier que vous n’ayez pas eu le temps de tout regarder cette année. L’été est le meilleur moment pour binge watcher, même si vous n’êtes pas en congés. A l’approche du long week-end du 15 août, 20 Minutes a sélectionné pour vous 10 excellentes séries de 2017, disponibles sur les plateformes de vidéo à la demande, qui sont passées (presque) inaperçues.
« Flowers » (Canal + à la demande)
Un petit bijou de comédie noire so british sur une famille aussi dysfonctionnelle que barrée ! Dans la tribu Flowers, il y a le père, Maurice, auteur dépressif qui vient de rater son suicide, la mère (Olivia Colman, l’inoubliable Ellie Miller de Broadchurch), Déborah, son épouse névrosée en mal d’affection, les jumeaux, Donald et Amy, 25 ans, aussi excentriques que puérils et tous deux épris de la même fille, Abigail, la grand-mère sénile et puis, Shun (joué par Will Sharpe, le créateur du show), le jeune illustrateur japonais de Maurice à l’accent impayable. Ce petit monde s’entasse dans une maisonnette biscornue au fond des bois, qui évoque l’univers de Tim Burton. Flowers débute comme une farce outrancière et s’épanouit, au fil de ses 6 épisodes de 30 minutes, en touchant conte macabre et poétique.
« Sneaky Pete » (Amazon Prime Video)
Un thriller aussi rocambolesque que jouissif ! Co créée par Bryan Cranston, l’inégalable Walter White de Breaking Bad, et David Shore, le créateur de Dr House, Sneaky Pete suit les pérégrinations d’une petite frappe, Marius Josipovic (Giovanni Ribisi, Frank Buffay Junior, le frère de Phoebe dans Friends) qui, à sa sortie de prison, usurpe l’identité de son ex-compagnon de cellule trop bavard, Pete, afin d’échapper à son débiteur, un caïd prénommé Vince (Bryan Cranston, himself !). L’arnaque est simple : se faire passer pour Pete auprès de ses grands-parents, qui ne l’ont pas vu depuis 20 ans, les dépouiller et libérer son petit frère, Eddie, pris en otage par Vince, qui menace de le découper si Marius ne paye pas sa dette. Seul hic, Audrey et Otto, les grands-parents de Pete, tiennent une boîte fauchée de bailleurs de caution, qui avance la caution de criminels en attente de leur procès. Bref, un couple de vieux à qui on ne la raconte pas ! Malgré des ressorts dramatiques un peu faciles, Sneaky Pete est un divertissement drôle, pêchu, et habile, soutenu par un casting impeccable, le tout accompagné d’une bande-son vitaminée.
« American Gods » (Amazon Prime Video)
Un road trip fantastique et mythologique, aussi sanglant qu’hilarant. American Gods est l’adaptation du roman culte éponyme du Britannique Neil Gaiman par Bryan Fuller (Dead Like Me, Heroes et Pushing Daisies, Hannibal) et Michael Green (Kings, Heroes). A sa sortie de prison, Shadow Moon (Ricky Whittle de The 100) rencontre un vieil homme un peu loufoque, Mr. Wednesday (l’excellent Ian McShane) et accepte de devenir son homme de main. Prostituée avaleuse d’hommes, Leprechaun hargneux et cubes bagarreurs, l’ex-détenu se retrouve rapidement aux prises avec l’univers insolite et fantastique de son baroque patron, qui n’est autre qu’un ancien dieu nordique en guerre contre les nouvelles divinités que sont le Web, la télé ou les réseaux sociaux. Un voyage aussi extraordinaire que métaphysique !
a« El Marginal » (Canal +)
Une série argentine, comme on en voit trop rarement sur nos écrans. Grand prix du festival Séries Mania en 2016, El Marginal suit Miguel Dimarco, ancien flic tombé en disgrâce, intègre une prison de Buenos Aires sous une fausse identité, missionné par un juge dont la fille, kidnappée, est tenue captive dans une zone abandonnée de la pire prison d’Argentine, San Onofre. Sous le nom de « Pastor » Pena, il doit se rapprocher du chef de gang qui fait la loi dans cette sorte de cour des Miracles, Mario Borges, et ainsi permettre la libération de la fille du magistrat. Comme Oz, El Marginal montre les inégalités sociales et les défaillances du système carcéral. Comme dans Le prophète de Jacques Audiard, on est saisi par le magnétisme de l’acteur qui incarne le héros, ici Juan Minujín. Comme dans Prison Break, on se retrouve vite accroché par ce pur thriller carcéral violent, servi par des répliques bien senties, sur fond coloré de cumbia.
« I love Dick » (Amazon Prime Video)
I Love Dick, nouvelle pépite de Jill Soloway (Transparent), est l’adaptation du roman épistolaire et manifeste féministe éponyme de Chris Kraus. Chris (Kathryn Hahn), réalisatrice indépendante new-yorkaise suit son mari, Silvere (Griffin Dunne), à Marfa, bourgade texane perdue au beau milieu du désert texan et épicentre de la contre-culture américaine. Sylvère, écrivain, y entame une résidence pour « penser l’holocauste », sous le mentorat de Dick (qui désigne en anglais le diminutif de Richard, le terme argotique « bite », mais aussi « connard » en anglais), un artiste en panne d’inspiration. Dès que Chris pose le regard sur ce cow-boy viril, arrogant, ténébreux et charismatique campé par Kevin Bacon, il devient l’objet de tous ses fantasmes. Un savoureux triangle amoureux, un portrait à l’acide du microcosme arty et un regard inédit sur les sexualités, I Love Dick s’engloutit avec délectation.
a« Dear White People » (Netflix)
« Je ne cherche pas à changer le monde avec mon film mais donner à réfléchir sur l’hypocrisie des rapports raciaux », déclarait le réalisateur Justin Simien à 20 Minutes lors de la sortie de son long-métrage Dear White People, une satire intelligente et férocement drôle de Justin Simien qui dénonçait le racisme et les tensions raciales aux Etats-Unis. Trois ans plus tard, le film est devenu une série. Au cœur de la prestigieuse université (fictive) de Winchester, la métisse Sam White anime une émission de radio appelée Dear White People (« Chères personnes blanches ») où elle moque le racisme ordinaire auquel les étudiants noirs font face, comme lorsqu’une soirée blackface est organisée sur le campus. Spoiler, son émission ne lui attire pas que des amis. Une série engagée et caustique, qui appuie avec humour, là où ça fait mal.
a« Taboo » (Canal +)
Après le thriller claustrophobe Locke et la série de gangsters Peaky Blinders, Tom Hardy et Steven Knight signent Taboo, une fresque historique ténébreuse, décadente et violentequi mêlent sciences occultes, vendetta, inceste et cannibalisme, coproduite par Ridley Scott. Ce sombre drama ancre son action à Londres gothique de 1814. Après avoir disparu pendant une décennie, l’aventurier énigmatique et ambitieux James Delaney, que tout le monde croyait mort, revient d’Afrique pour assister aux funérailles de son père. Désigné comme unique héritier, au grand dam de sa demi-sœur et de son époux, il devient le propriétaire d’une parcelle, achetée une bouchée de pain à la tribu Nootk par son père, et située à la frontière entre le Canada et le nord-ouest des Etats-Unis, un accès à l’océan Pacifique et à la route maritime vers la Chine. Un leg convoité aussi par la très puissante Compagnie britannique des Indes orientales. Un conte sombre servi par une puissante atmosphère à la Dickens qui happe instantanément le spectateur.
« Feud » (Canal +)
La nouvelle série d’anthologie de Ryan Murphy (Nip/Tuck, Glee, American Horror Story) s’intitule « Feud », « querelle » en anglais et met en scène met en scène les rivalités légendaires qui ont défrayé la chronique. La première saison, qui sera diffusée à partir du 10 août sur Canal +, s’intéresse au tournage, au début des années 1960, du film Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? de Robert Aldrich, qui a réuni deux immenses stars de l’âge d’or d’Hollywood, Joan Crawford et Bette Davis, incarnée ici par Jessica Lange et Susan Sarandon. Les deux actrices se connaissent, s’admirent, mais ne s’entendent guère. Dans l’impitoyable star-system hollywoodien, il est difficile pour une actrice d’un certain âge, même talentueuse, de trouver un rôle sa mesure. Conscientes que le film peut raviver leur gloire passée et leur donner l’occasion de faire leur retour sur un plateau de tournage, Joan Crawford et Bette Davis se lancent dans le projet dans lequel elles campent précisément deux sœurs rivales. Une merveille de cruauté, de coups bas et de manipulations.
Santa Clarita Diet (Netflix)
Un soap saignant ! Sheila (Drew Barymore, qui joue ici son premier rôle récurrent dans une série) et Joel Hammond (Timothy Olyphant, vu notamment dans Justified) habitent Santa Clarita, une banlieue pavillonnaire ensoleillée. Joel était quarterback, Sheila, la reine du bal. Ils sortaient déjà ensemble au lycée, depuis, ils ont fait un enfant, une fille baptisée Abby, contracté un crédit et sont devenus agents immobiliers. Mais un beau jour, Sheila devient un zombie. Une morte vivante avide de chair humaine qui contraint le couple de banlieusards à tuer des gens (mais que des méchants, comme dans Dexter) pour satisfaire l’appétit de Sheila. En bonne californienne, Sheila consomme la chair humaine sous forme de smoothies, bien qu’elle raffole aussi des testicules et grignote des doigts comme petits encas. Grâce à ce nouveau régime, Sheila se sent « plus jeune, plus sexy, avec plus d’énergie ». Un pastiche de notre obsession pour les régimes et la perfection. Plus proche des comédies iZombie et Crazy Head que de The Walking Dead, la comédie de mariage concocté par Netflix est un show aussi mordant que rafraîchissant.
« Dirk Gently’s Holistic Detective Agency » (Netflix)
Décédé en 2001, le romancier Douglas Adams (Le guide du voyageur galactique) est le père littéraire de l’improbable Dirk Gently. Groom malchanceux dans un hôtel de luxe, Todd Brotzman (Elijah Wood) voit son destin basculer lorsqu’il croise la route de l’excentrique détective spécialisé dans les enquêtes surnaturelles Dirk Gently (Samuel Barnett). Interconnexions universelles, attaques de requin, sauts dans le temps… Dirk Gently’s Holistic Detective Agency est une comédie fantastique burlesque et ultra-violente. Une sorte de Men In Black dopé au surréalisme et au second degré, à la réalisation impeccable et à la bande-son hypnotique.