En images : Les vingt-sept ans de carrière de la fusée Ariane 5
Aérospatiale•L’emblématique fusée européenne fait ses adieux après son 117e vol prévu initialement ce vendredi 16 juin mais reporté à une date ultérieure en raison d’une anomalieO.J. avec AFP
Après 27 ans de carrière, l’emblématique fusée européenne Ariane 5 fait ses adieux dans une difficile période de creux pour l’Europe spatiale, quasiment privée d’accès autonome à l’espace en attendant Ariane 6, tandis que la concurrence mondiale fait rage. Le 117e et dernier vol d’Ariane 5, prévu initialement ce vendredi depuis Kourou en Guyane française mais reporté à une date ultérieure en raison d’une anomalie, devait embarquer un satellite de communications militaires français (Syracuse 4B) et un satellite expérimental allemand. Retour, en images, sur la carrière de la fusée européenne.
Réalisation : Olivier JUSZCZAK
Après 27 ans de carrière, l’emblématique fusée européenne Ariane 5 fait ses adieux dans une difficile période de creux pour l’Europe spatiale.
La fusée phare de Kourou a connu des débuts difficiles.
Elle explose juste après le décollage lors de son vol inaugural en 1996.
Elle subit un autre et unique échec cuisant en 2002.
Un « traumatisme » qui « nous a marqués au fer rouge », se souvient Hervé Gilibert, alors architecte du lanceur. « On a mis deux ans à revenir en vol », raconte l’actuel directeur technique du maître d’œuvre Ariane Group à l’AFP.
Ariane 5 entre alors dans son âge d’or, enchaînant les succès. Les défaillances du démarrage avaient eu « l’effet vertueux de nous maintenir dans une vigilance absolue au fil des lancements », relève cet ingénieur.
Douze pays ont participé à la fabrication du lanceur lourd qui prenait le relais d’Ariane 4, avec une capacité de lancement doublée : un avantage compétitif qui a permis à l’Europe de s’imposer sur le marché des satellites de communication.
Sur le plan commercial, elle a été « le fer de lance de l’Europe spatiale », souligne Daniel Neuenschwander, directeur du transport spatial de l’agence spatiale européenne (ESA).
Le Vieux continent profitait aussi d’une « période de creux » de l’autre côté de l’Atlantique, la navette spatiale américaine « monopolisant énormément de ressources », reconnaît Neuenschwander.
La fusée a ainsi gagné une telle réputation de fiabilité que la Nasa lui a confié l’envoi de son emblématique télescope James Webb, d’une valeur de 10 milliards de dollars.
Ce lancement, le jour de Noël 2021, a marqué une apothéose pour celle qui a aussi envoyé les sondes Rosetta sur la comète Tchouri (2004) et Juice vers Jupiter (avril 2023).
En 116 lancements, Ariane 5 n’a subi que 5 échecs.
Ariane 6, dont les débuts sont prévus au mieux à la fin de l’année 2023, a été conçue pour résister à la féroce concurrence sur le marché des lanceurs, dominé par l’américain SpaceX, en pleine santé avec plus d’un lancement par semaine.