Maladies de la rétine et cancers: un anticorps prometteur

Maladies de la rétine et cancers: un anticorps prometteur

L'administration d'un anticorps développé par des chercheurs français a permis de faire régresser des tumeurs et d'améliorer l'état d'une rétine malade en bloquant la formation de nouveaux vaisseaux sanguins.
© 2011 AFP

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L'administration d'un anticorps développé par des chercheurs français a permis de faire régresser des tumeurs et d'améliorer l'état d'une rétine malade en bloquant la formation de nouveaux vaisseaux sanguins.

Cette nouvelle biothérapie, testée chez l'animal, pourrait être, à terme, utilisée pour traiter des cancers et certaines maladies des yeux associées à une forte angiogénèse, c'est-à-dire au développement de nouveaux vaisseaux, selon les chercheurs.

Ces résultats des équipes de Philippe Le Bouteiller (Inserm/CNRS Toulouse) et d'Armand Bensussan (Inserm-hôpital Saint-Louis, Paris) sont publiés en ligne par le Journal of Experimental Medicine.

Le développement de nouveaux vaisseaux sanguins (angiogénèse) joue un rôle essentiel dans le développement de plusieurs maladies de l'oeil et dans la croissance de cancers.

Les chercheurs ont reproduit chez des lapins des pathologies humaines (rejet de greffe de cornée, brûlures...). En les traitant localement avec l'anticorps "anti-CD160", ils ont obtenu une régression du développement de ces nouveaux vaisseaux.

Ils se sont également intéressés aux pathologies de la rétine dans lesquelles on observe une prolifération anormale des vaisseaux, comme la rétinopathie de l'enfant prématuré. Chez des souris présentant une forme équivalente de cette atteinte oculaire, la rétine pathologique a retrouvé grâce à l'anticorps une vascularisation normale.

La cible de l'anticorps est un récepteur, appelé CD160, que l'on trouve, dans certains cancers, à la surface de cellules qui tapissent les vaisseaux sanguins nouvellement formés. En revanche, il n'est pas présent dans les vaisseaux des tissus sains.

Chez les souris porteuses de tumeurs très agressives comme le mélanome, le traitement par l'anticorps, associé à une chimiothérapie, a fait régresser significativement la croissance de la tumeur et prolongé la survie des animaux.

En agissant sur les vaisseaux nouvellement formés, qui nourrissent la tumeur, et en préservant les vaisseaux les plus matures, l'anticorps permet un meilleur acheminement de la chimiothérapie à haute dose, ce qui réduit sa toxicité.

Cette nouvelle thérapie est originale, car elle induit directement la mort des cellules qui tapissent les vaisseaux et qui sont en pleine prolifération, relève M. Le Bouteiller. Elle pourrait représenter une alternative en cas d'échec des actuels traitements anti-angiogéniques, et trouver des applications pour des pathologies comme la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), qui touche de plus en plus de personnes âgées, ainsi que pour des atteintes de la rétine chez le diabétique ou le prématuré.

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