SpaceX s’apprête à tester son « Starship » pour la troisième fois lors d’un vol ambitieux
Espace•Prévu jeudi, le nouvel essai de la mégafusée doit valider un certain nombre d’étapes, quatre mois après l’explosion de ses deux étages lors du dernier testM.M.
C’est reparti pour un tour. Le troisième vol de test du Starship, la mégafusée de SpaceX, devrait avoir lieu jeudi depuis Boca Chica, au Texas, sous réserve de l’autorisation de l’administration américaine de l’aviation civile (FAA). Une répétition du lancement jusqu’à dix secondes avant la fin du décompte s’est déroulée sans accroc le 3 mars.
Rappelant que « chacun de ses vols n’est qu’un test » destiné à « placer le matériel dans un environnement de vol pour maximiser l’apprentissage », l’entreprise d’Elon Musk vise des objectifs « ambitieux » pour ce troisième lancement. Elle espère notamment réussir « la propulsion des deux étages », « l’ouverture et la fermeture de la porte de la soute de la charge utile », « un transfert de carburant », « le rallumage d’un moteur Raptor dans l’espace » et une « rentrée contrôlée du Starship », qui devrait aussi tester « une nouvelle trajectoire et atterrir dans l’océan Indien ».
Des progrès notables
Le deuxième vol de la fusée la plus grande (121 mètres de haut) et la plus puissante jamais construite, le 18 novembre dernier, avait été considéré comme un « échec réussi ». Malgré l’explosion de l’étage de propulsion, appelé Super Heavy, peu de temps après le décollage, et du Starship quelques minutes plus tard, des étapes majeures avaient été franchies.
Les moteurs avaient tous fonctionné correctement, la séparation des deux étages s’était déroulée comme prévu et l’engin avait atteint l’espace. Contrairement au premier décollage, qui avait causé des dégâts importants sur le pas de tir, ce dernier est resté « en très bonne condition », d’après Elon Musk.
Vers l’infini et au-delà
Le développement de la mégafusée du milliardaire est crucial car il est scruté de près par la Nasa, qui compte dessus pour ses missions Artemis. SpaceX a été choisie par l’agence spatiale américaine pour concevoir un atterrisseur lunaire, qui sera un dérivé du Starship, et un retard important dans sa conception pourrait entraîner un nouveau report du programme, dont l’étape emblématique, le retour d’astronautes sur la Lune, a déjà été repoussée à 2026.
Outre les missions Artemis, la société d’Elon Musk ambitionne d’utiliser sa mégafusée, « totalement réutilisable », pour « amener des équipages et du fret en orbite terrestre, sur Mars et au-delà ». A terme, le Starship pourrait être capable de « transporter jusqu’à 100 personnes sur des missions interplanétaires de longue durée ».