prouesseElle donne naissance à son premier bébé grâce à l’utérus de sa propre mère

En Espagne, une femme donne naissance à son premier bébé grâce à l’utérus de sa propre mère

prouesseLa mère souffre du syndrome de Rokitansky, qui l’empêchait de tomber enceinte
20 Minutes avec agence

20 Minutes avec agence

Pour la première fois en Espagne, un bébé est né le 2 janvier dernier grâce au don d’utérus de sa grand-mère. Cet utérus a été greffé sur la mère du petit garçon, qui était dans l’impossibilité d’avoir un enfant, relate Radio Catalunya, mercredi. « Avant la naissance de Manuel, je lui parlais et je lui disais : j’étais là-dedans aussi, tout ira bien », a confié la maman, Mayra.

Cette dernière souffre du syndrome de Rokitansky. Il s’agit d’un trouble congénital qui touche une femme sur 5.000. Ce syndrome empêche le développement normal de l’utérus et du vagin. Ce qui signifie que la personne qui en souffre en dans l’incapacité de tomber enceinte.

Une transplantation risquée

Mais Mayra n’a pas abandonné son rêve de devenir mère et est entrée en contact avec l’Hospital Clínic de Barcelone. L’établissement était en train de lancer un programme de recherche visant à faire naître cinq bébés, grâce à des utérus transplantés. De son côté, la grand-mère de l’enfant n’a pas hésité à faire don de son utérus pour aider sa fille.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

À la suite de nombreux tests, l’utérus a pu être greffé à l’aide d’un processus de transplantation complexe et dangereux. Pour rendre cela possible, il faut enlever l’utérus grâce à un robot chirurgical. Par la suite, l’organe est implanté dans le corps de la receveuse. Pour Francisco Carmona, le responsable du programme, le but est de « rechercher, depuis son origine, les veines et les artères qui irriguent cet utérus ».

Un débat éthique

Il aura fallu entre dix et douze heures à l’équipe médicale pour opérer la mère de Mayra. Quatre heures supplémentaires ont été nécessaires afin de greffer l’utérus. Puis, un embryon, issu d’une fécondation in vitro, a été implanté. Après ces étapes risquées, tout s’est bien passé. Le bébé est né en bonne santé et aucune complication n’a eu lieu durant l’accouchement.

Malgré la réussite de cette transplantation, certains s’interrogent sur la nécessité d’allouer des ressources pour des greffes d’organes non vitaux. Mais pour le docteur Carmona, il est important de prendre en compte la souffrance des femmes qui ne peuvent pas avoir d’enfant. Trois autres transplantations similaires devraient avoir lieu. De son côté, Mayra espère même pouvoir donner la vie, une seconde fois.