premièreUn singe rhésus a été cloné, près de trente ans après la brebis Dolly

Des chercheurs parviennent à cloner un singe rhésus, près de 30 ans après la brebis Dolly

premièreLes chercheurs espèrent que leur nouvelle technique, qui utilise le placenta, mènera à la création de singes rhésus identiques, à des fins de recherche médicale
Des macaques rhésus.
Des macaques rhésus. - Canva
20 Minutes avec agences

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Après plusieurs années de recherches infructueuses, des scientifiques chinois sont parvenus à cloner pour la première fois un singe rhésus. Selon une étude parue mardi dans Nature Communications, les chercheurs ont peaufiné la technique qui avait donné naissance à la brebis Dolly en 1996 pour réaliser cet exploit.

Cette dernière avait été « créée » par transfert nucléaire de cellules somatiques (SCNT), un procédé qui a permis depuis la naissance de différentes espèces, comme des chiens, des chats ou des bovins. La technique de clonage reproductif par SCNT (Somatic Cell Nucleus Transfer) consiste à produire une copie génétique d’un animal en remplaçant le noyau d’un ovule non fécondé par une cellule du corps (somatique) de l’animal donneur, pour former un embryon pouvant être transféré dans l’utérus d’une mère porteuse.

Un problème avec les placentas

Mais les primates sont particulièrement difficiles à cloner et les scientifiques ont affronté des années d’échec avant d’aboutir. L’équipe de l’Institut chinois a donc enquêté sur les raisons de ces revers et en a identifié la cause principale. Les placentas fournissant des nutriments nécessaires à la croissance des embryons clonés présentaient des anomalies par rapport aux placentas issus de la fécondation in vitro de singes non clonés.

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Les chercheurs ont remplacé les cellules du futur placenta, appelées trophoblaste, par celles d’un embryon sain et non cloné. Cette technique « a considérablement amélioré le taux de réussite du clonage par SCNT », et conduit à la naissance du singe rhésus cloné. Baptisé Retro, il est âgé aujourd’hui de deux ans, a expliqué Qiang Sun.

Et le clonage humain dans tout ça ?

Déjà, en 2018, une paire de macaques crabiers génétiquement identiques, nommés Hua Hua et Zhong Zhong, étaient nés par SCNT à l’Institut des neurosciences de l’Académie chinoise des sciences à Shanghai, dirigé par Qiang Sun. Mais les nouveaux essais autour des macaques rhésus restent bancals. Seul un des 113 embryons initiaux a survécu, soit un taux de réussite inférieur à 1 %, relève Lluis Montoliu, du Centre national espagnol de biotechnologie, qui n’a pas participé aux recherches.

Le faible taux de réussite de ces recherches « confirme que non seulement le clonage humain est inutile et discutable, mais que s’il était tenté, ce serait extraordinairement difficile et éthiquement injustifiable », a commenté Lluis Montoliu. Un avis que partage Qiang Sun, qui juge le clonage d’un être humain « inacceptable », en toutes circonstances.

Un singe rhésus nommé Tetra avait déjà été cloné en 1999 avec une autre technique utilisant la division d’embryons. Un procédé plus simple mais qui ne peut produire que quatre clones à la fois. Les scientifiques se sont donc concentrés sur le SCNT en partie parce qu’il peut créer beaucoup plus de clones, dans le but de créer des singes génétiquement identiques pour étudier certaines maladies et tester des médicaments.