ASTRONOMIENon, Neptune n’était en fait pas aussi bleue qu’on le croyait

Neptune n’était en fait pas aussi bleue qu’on le croyait et voici pourquoi

ASTRONOMIELes images envoyées par Voyager 2 ont été retravaillées avec des outils plus modernes, donnant une meilleure idée de la couleur réelle de la planète
La couleur d'Uranus apparaissait comme très différente et plus pâle que celle de Neptune alors que les teintes des deux planètes sont peu différentes. (Illustration)
La couleur d'Uranus apparaissait comme très différente et plus pâle que celle de Neptune alors que les teintes des deux planètes sont peu différentes. (Illustration) - UPI/Newscom/SIPA
20 Minutes avec agence

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La Terre n’est pas la seule planète du système solaire connue pour être bleue. C’est en effet également le cas de Neptune, dont des photos prises depuis des engins spatiaux avaient jusqu’ici montré la couleur d’un azur profond. Cette spécificité finissait d’ailleurs par surprendre les experts, car Neptune et Uranus, plus proches du Soleil, ont des caractéristiques très similaires en matière de taille et de composition. Pourtant, Uranus apparaissait plus pâle et plus verte que sa voisine. Mais une récente étude change la donne, rapporte Eurekalert.

Des clichés remontant à 1989

Les deux géantes de glace ont bien le même aspect bleu pâle, ont conclu les auteurs des travaux, des scientifiques de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni). Les premières images de Neptune étaient apparues grâce à la sonde Voyager 2 qui s’en était approchée au cours de l’été 1989. Les clichés monochromes ont ensuite été recombinés pour créer des versions en couleur présentant un contraste fortement amélioré afin de mieux révéler « les nuages, les bandes et les vents » présents sur la planète, détaille Patrick Irwin, le physicien et professeur responsable de l’étude.

Ainsi, les photos prises ont été « rendues artificiellement trop bleues ». Les planétologues n’étaient pas dupes et des légendes accompagnant les photos expliquaient le phénomène. Problème, « cette distinction s’est perdue au fil du temps », a expliqué Patrick Irwin. Voilà pourquoi petit à petit, Neptune a gardé sa teinte bleu profond dans la conscience collective. « En appliquant notre modèle aux données originales, nous avons pu reconstituer la représentation la plus précise à ce jour de la couleur de Neptune et d’Uranus », s’est cependant félicité le chercheur.

Le télescope Hubble à la rescousse

L’équipe de scientifique a utilisé des données du spectrographe d’imagerie du télescope spatial (STIS) d' Hubble et de l’explorateur spectroscopique multi-unités (MUSE) du télescope de l’Agence spatiale européenne (ESA), basé au Chili. L’objectif était de déterminer la véritable couleur apparente des deux planètes. Une fois les rééquilibrages effectués, la teinte d’Uranus n’a pas beaucoup changé et est restée pâle.

Celle de Neptune n’a en revanche presque plus rien à voir avec la couleur visible sur les images précédentes. Elle ressemble maintenant à sa voisine, légèrement plus bleue. Neptune aurait une couche de brume plus fine, ont estimé les chercheurs. Autre trouvaille, mais cela concerne Uranus. Les scientifiques pensent avoir compris que la teinte de la planète évolue légèrement au cours de son orbite de 84 ans autour du Soleil. Le méthane qui la compose serait moins abondant près des pôles qu’à l’équateur.