ETUDEQuand l’ADN de poulpes indique un risque accéléré de fonte des glaces

Antarctique : Quand l’ADN de poulpes indique un risque accéléré de fonte des glaces

ETUDELe profil génétique des animaux a fourni aux chercheurs des preuves de deux fontes précédentes de l’inlandsis Ouest-Antarctique
20 Minutes avec agences

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L’inlandsis Ouest-Antarctique n’était pas recouvert de glace il y a 125.000 ans, affirme une étude publiée jeudi dans le journal Science. Les auteurs des travaux, qui cherchaient à étudier les évolutions de cette calotte glaciaire du continent, sont arrivés à leurs conclusions en s’appuyant sur le profil ADN des poulpes de Turquet, qui vivent désormais isolés dans cette zone. Ils ont découvert que dans un lointain passé, ces céphalopodes s’accouplaient librement.

Les scientifiques en ont déduit que la glace de cette région était susceptible de fondre à un rythme plus rapide que celui imaginé par les experts. L’analyse génétique de 96 échantillons de poulpe a mis au jour l’existence passée de passages maritimes connectant les mers d’Amundsen, de Ross, et de Weddell. Les spécialistes ont estimé que l’inlandsis avait déjà fondu à deux reprises dans son histoire : Il y a 3 à 3,5 millions d’années puis lors de la dernière période interglaciaire, il y a 116.000 à 129.000 ans.

Un danger « proche »

Une possibilité de fonte de la calotte glaciaire plus rapide que prévu pourrait entraîner une hausse du niveau de la mer de plus de 3 mètres, avec à la clé la submersion de nombreux territoires. Les auteurs de l’étude ont indiqué que les fontes avaient eu lieu « quand la température moyenne mondiale était similaire à aujourd’hui ». Ils ont alerté sur un risque « proche » d’effondrement de l’inlandsis.

Reste que des scientifiques ayant collaboré à un article accompagnant l’étude ont cependant expliqué qu’il demeurait des doutes sur la vitesse à laquelle le niveau des océans monterait et le rythme de ces transformations. Ils ont aussi indiqué ne pas savoir si les précédents effondrements de la couche de glace n’étaient dus qu’au réchauffement ou si d’autres éléments avaient pu y contribuer.