ETUDEDes accidents de train peuvent-ils être causés par les tempêtes solaires ?

Des accidents de train peuvent-ils être causés par les tempêtes solaires ?

ETUDECes évènements spatiaux pourraient perturber la signalisation ferroviaire tous les dix à vingt ans
20 Minutes avec agence

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Après deux épisodes d’activité solaire intense en février et en avril 2023, de nouvelles tempêtes solaires devraient avoir lieu entre janvier et octobre 2024 à l’occasion d’un nouveau pic d’activité à la surface du Soleil. Si ce phénomène spatial est l’occasion d’admirer des aurores boréales en France, il est également connu pour provoquer des pannes sur les réseaux électriques. Une étude publiée ce lundi dans la revue scientifique Space Weather par des chercheurs de l’université de Lancaster (Royaume-Uni) tend même à montrer qu’il pourrait affecter la signalisation ferroviaire et créer des accidents de trains, rapporte Le Parisien.

Tous les dix à vingt ans

« Nos recherches suggèrent que des tempêtes solaires rares, mais puissantes, peuvent interférer avec la signalisation ferroviaire et inverser les signaux dans les deux sens : du vert au rouge ou du rouge au vert », a détaillé Jim Wild, professeur de physique spatiale à l’université de Lancaster et coauteur de l’étude. Ici, c’est le second cas qui est le plus dangereux, car un train pourrait être invité à s’engager sur la section par la signalisation alors qu’une autre rame s’y trouve déjà.

Pour arriver à ce résultat, deux lignes de chemin de fer britanniques ont été étudiées : Preston-Lancaster et Glasgow-Édimbourg. Les perturbations évoquées ne pourraient survenir que tous les dix à vingt ans, avec un pic de dysfonctionnements lors d’évènements solaires exceptionnels, qui n’arriveraient qu’une fois par siècle. Par le passé, des perturbations ferroviaires liées à une tempête solaire ont été constatées en juillet 1982 en Suède.

Un risque en France ?

Dans le détail, ce risque de défaillances aurait en particulier été observé sur les systèmes de signalisation se reposant sur les « circuits de voie ». Si cette technologie est notamment utilisée en France, SNCF Réseau a indiqué utiliser « quasi exclusivement » des circuits de voie birail, qui seraient « naturellement immunisés contre ce type de problème ». Par ailleurs, les deux itinéraires étudiés sont équipés de lignes électriques aériennes, qui seraient plus sensibles. Or, pour SNCF Réseau, ces dernières sont en « voie de disparition ».

Dans tous les cas, 2024 va représenter le pic maximum d’activité solaire d’un cycle de onze ans. Il s’agit d’une période durant laquelle les « perturbations géomagnétiques sont plus probables », selon Jim Wild. À ce titre, le chercheur, avec son collègue Cameron Patterson, coauteur de l’étude, a publié un communiqué invitant l’industrie ferroviaire à intégrer ce « risque grave, bien que relativement rare ».