étoilesLa Chine va envoyer dans l’espace son plus jeune équipage

Conquête spatiale : La Chine envoie un jeune équipage en mission

étoilesLe pays ambitionne d’envoyer un Chinois sur la Lune d’ici à 2030
20 Minutes avec AFP

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La Chine espère renforcer ses connaissances en matière de vol habité face aux Américains et aux Russes. Pour ce faire, l’empire du Milieu doit envoyer jeudi dans l’espace son plus jeune équipage d’astronautes vers sa station spatiale Tiangong, ont annoncé des responsables. Une expérience précieuse pour le géant asiatique, qui ambitionne d’envoyer un Chinois sur la Lune d’ici à 2030, grand objectif d’un programme spatial qui progresse avec régularité depuis plusieurs décennies.

Le trio de la mission Shenzhou-17 doit décoller jeudi à 11h14 (5h14 heure française) du centre de lancement de Jiuquan, dans le désert de Gobi (nord-ouest). Il comprend le commandant Tang Hongbo (48 ans), son collègue Tang Shengjie (33 ans) ainsi que Jiang Xinlin (35 ans). La moyenne d’âge de l’équipage est de 38 ans, contre 42 ans lors de la précédente mission Shenzhou-16.

La Chine veut combler son retard

« Il s’agit de l’équipage d’astronautes dont la moyenne d’âge est la plus jeune » depuis les débuts de missions spatiales habitées de la Chine, a souligné le gouvernement dans un communiqué. La Chine a un retard à rattraper en la matière, car elle n’a envoyé son premier humain dans l’espace qu’en 2003 – soit très longtemps après les Soviétiques et les Américains, qui l’ont réalisé en 1961.

« Ces deux dernières années, j’ai souvent rêvé de retourner dans l’espace », a indiqué le vétéran Tang Hongbo, lors d’une conférence de presse ce mercredi avec ses collègues astronautes. « La station spatiale est notre autre maison qui nous éloigne de la Terre et nous emmène dans l’univers », a ajouté celui qui avait fait partie en 2021 de la mission Shenzhou-12.

Une station plus petite que l’ISS

Le vaisseau doit s’amarrer au module central de la station Tiangong « environ six heures et demie » après le décollage, a précisé un porte-parole du programme spatial chinois, Lin Xiqiang. Tiangong, dont la construction est désormais achevée, a depuis quelques mois son allure finale en forme de T. Semblable en taille à l’ex-station russo-soviétique Mir, elle est toutefois bien plus petite que la Station spatiale internationale (ISS).

Egalement connue sous le nom de CSS (pour « Chinese Space Station » en anglais), elle doit rester en orbite terrestre au moins dix ans. Les astronautes chinois assurent des rotations d’équipages, une occupation permanente de Tiangong, des travaux de maintenance et de recherche, ainsi qu’une lente expansion des capacités de la station. En mai, la Chine avait ainsi envoyé dans l’espace dans le cadre d’une précédente mission son premier astronaute civil, Gui Haichao, un spécialiste des sciences et de l’ingénierie spatiale.

Pékin persona non grata à l’ISS

La Chine a en partie été poussée à construire sa propre station en raison du refus des Etats-Unis de l’autoriser à participer à l’ISS. Une loi américaine interdit quasiment toute collaboration entre autorités spatiales américaines et chinoises. Le géant asiatique souhaite toutefois mener des coopérations internationales autour de Tiangong, notamment pour la réalisation d’expériences.

La Chine a déjà investi des milliards d’euros dans son programme spatial. Le pays a posé en 2019 un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale. En 2020, il a rapporté des échantillons de Lune et finalisé Beidou, son système de navigation par satellite. Et en 2021, la Chine a fait atterrir un petit robot sur Mars.