Brésil : Le venin de l’araignée-banane pourrait régler les troubles de l’érection
SANTÉ•Les chercheurs ont conçu un gel qui pourrait bientôt être homologué par les autorités sanitaires20 Minutes avec agences
L’araignée-banane n’est pas, à première vue, la meilleure amie de l’homme. Mais avec ses 15 cm, ses pattes velues et surtout son venin mortel, elle pourrait cependant guérir les troubles de l’érection.
Il y a trente ans, des chercheurs ont commencé à étudier le venin de cette araignée « car des patients piqués […] présentaient des symptômes de priapisme, une érection douloureuse et prolongée », explique à l’AFP la chercheuse brésilienne Marcia Helena Borges. Depuis, une molécule synthétique a été développée sous forme de gel afin de lutter contre les troubles de l’érection.
Reproduire sainement le priapisme
Au sein de la Fondation Ezequiel Dias (Funed) et de l’Université fédérale de Minas Gerais, au Brésil, les scientifiques extraient et étudient le venin de l’araignée-banane. « Le venin n’est utilisé que pour connaître les propriétés des molécules qui causent le priapisme, explique une autre chercheuse, Maria Elena de Lima. Nous avons créé une molécule synthétique, bien plus simple et moins toxique. »
Le brevet de cette nouvelle molécule a été acheté par la compagnie pharmaceutique Biozeus, qui compte commercialiser un gel corrigeant les troubles de l’érection. Cette pommade à appliquer sur le pénis quand une érection est désirée provoque des effets en quelques minutes seulement.
Des tests encore en cours
Selon Maria Elena de Lima, cette recherche pourrait aussi être utile dans la lutte contre le cancer de la prostate. « De nombreux hommes refusent de se soumettre à une prostatectomie radicale [ablation de la prostate] en cas de cancer, car elle provoque des troubles de l’érection », explique-t-elle. Ce gel pourrait donc venir régler ce problème et rassurer les patients.
La deuxième des trois phases de tests nécessaires pour une homologation du gel doit débuter prochainement. Elle servira justement à mesurer les effets chez des patients ayant subi une ablation de la prostate. « Les gens doivent comprendre qu’il ne faut pas tuer les animaux, même ceux qui sont venimeux, conclut la chercheuse. Ils sont comme une bibliothèque de molécules encore inconnues. »
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