Des scientifiques créent des mouches capables de procréer sans fécondation en les modifiant génétiquement
expériences•Ce travail de longue haleine - six ans et 220.000 mouches - a abouti à créer des mouches Drosophila melanogaster qui peuvent se reproduire sans accouplement20 Minutes avec AFP
Une nouvelle déconcertante. Dans une étude publiée ce vendredi, des chercheurs ont annoncé avoir créé des mouches capables de se reproduire par parthénogenèse, c’est-à-dire sans accouplement ni fécondation, en les modifiant génétiquement.
La parthénogenèse existe déjà à l’état naturel chez certains animaux. Si ce mode de reproduction est absolument impossible chez les mammifères - et par extension chez les humains –, il est par exemple observé chez des oiseaux ou des reptiles (le dragon de Komodo par exemple). Mais le caractère inédit de cette étude vient du fait qu’il s’agit de la première fois que des scientifiques parviennent à rendre la parthénogenèse possible par une manipulation génétique, selon cette étude publiée dans la revue Current Biology.
Un mélange de deux variétés de mouches
Les chercheurs, emmenés par la biologiste britannique Alexis Sperling de l’université de Cambridge (Grande-Bretagne), ont d’abord séquencé le génome de deux variétés différentes de mouches de la même espèce : Drosophila mercatorum.
La première de ces variétés se reproduit sans fécondation, contrairement à la seconde. En établissant les différences de génome entre les deux, cette étape a permis de formuler des hypothèses sur les gènes impliqués dans la parthénogenèse. A partir de ces hypothèses, les chercheurs ont modifié les gènes d’une autre espèce de mouche, Drosophila melanogaster, qui, elle, se reproduit exclusivement par un accouplement entre un mâle et une femelle.
Ce travail de longue haleine - six ans et 220.000 mouches - a abouti à créer des mouches Drosophila melanogaster qui peuvent se reproduire par parthénogenèse. Cette caractéristique était toutefois loin d’être mise en œuvre par toutes les mouches génétiquement modifiées : en présence d’un mâle, les femelles se tournent systématiquement vers un accouplement classique.
Les « bébés » nés par parthénogénèse sont de sexe féminin
Quant à celles qui n’ont jamais été confrontées à l’autre sexe, seules 1 % à 2 % finissent par se reproduire sans fécondation. Le processus intervient quand elles sont âgées d’une quarantaine de jours, soit environ la moitié de leur vie.
Et cette aptitude - logiquement réservée aux femelles - se transmet à travers les générations : les descendantes nées par parthénogenèse ont, parfois, été également capable de se reproduire sans partenaire. A noter que tous les « bébés » nés par parthénogénèse sont de sexe féminin, chez les mouches, comme chez les autres animaux.
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