L’ADN de Balto, le célèbre chien de traîneau, analysé cent ans après son exploit en Alaska
GOOD BOY•L’étude a révélé que le fameux chien de traîneau avait une génétique impeccable qui lui avait probablement conféré une solide santé20 Minutes avec agences
Balto est l’un des chiens les plus connus du monde. Après avoir sauvé une ville entière en Alaska, le célèbre chien de traîneau a sa statue dans Central Park, à New York, un dessin animé à sa gloire… et désormais une étude scientifique qui lui est dédiée.
En 1925, Balto a participé à une expédition en Alaska, la « course au sérum ». L’objectif était de sauver les habitants d’une petite ville très reculée en y apportant un médicament antidiphtérique. Dans le blizzard et malgré les températures extrêmes, le chien a mené ses congénères et le traîneau sur les dernières dizaines de kilomètres.
Balto comparé aux chiens modernes
Empaillé après sa mort en 1933, il est aujourd’hui exposé à Cleveland (Etats-Unis). Sa dépouille a permis, 90 ans après sa mort, une analyse de son ADN pour étudier son endurance légendaire. Une « super opportunité », selon l’autrice principale de l’étude, Katherine Moon, de « voir à quoi ressemblait génétiquement cette population de chiens de traîneau, et de le comparer aux chiens modernes ».
Pour cette étude, publiée jeudi dans la revue Science, les chercheurs ont effectué des prélèvements sur la peau du ventre de Balto et ont reconstitué son génome. Ils l’ont ensuite comparé avec le génome de plus de 680 chiens modernes représentant 135 races. L’analyse n’a discerné aucun ancêtre loup dans l’ADN, malgré la légende selon laquelle Balto était à moitié loup.
Les chercheurs ont aussi comparé son patrimoine génétique à l’alignement du génome de 240 espèces de mammifères, dans le cadre d’une collaboration internationale nommée le Zoonomia Project. Cette technique permet de déterminer quelles parties de l’ADN sont les mêmes à travers toutes les espèces, et n’ont donc pas changé sur des millions d’années d’évolution.
Cette stabilité indique qu’il s’agit de zones ayant des fonctions importantes, et que des mutations à leur niveau pourraient être dangereuses. Résultat : Balto présentait moins de variations potentiellement dangereuses que les races de chiens modernes, indiquant une probable meilleure santé.
« Balto ouvre la voie »
Enfin, l’étude a cherché à reconstituer l’apparence physique de Balto à partir de son génome, avec des résultats en adéquation avec les photos historiques et ses restes conservés. L’historique canidé avait une hauteur d’épaules de 55 cm et un pelage noir avec un tout petit peu de blanc.
« Ce projet donne à tout le monde une idée de ce qui commence à être possible grâce à des comparaisons avec des génomes à la qualité croissante », a souligné Katherine Moon. « Ce sont des choses que nous n’avons jamais faites avant. Je me sens comme une exploratrice, et encore une fois, Balto ouvre la voie. »