C’est quoi cette « quasi-lune » qui suivrait la Terre depuis des millénaires ?
Espace•Baptisé « 2023 FW13 », cet astéroïde est probablement le plus long « quasi-satellite » que la Terre ait jamais connu20 Minutes avec agence
«2023 FW13 », tel est le nom de la « quasi-lune » détectée le 28 mars dernier depuis l’observatoire PanSTARRS situé à Hawaï (États-Unis). Selon Futura Sciences et TF1 Info, il s’agit en réalité d’un petit astéroïde d’une vingtaine de mètres de diamètre, qui suit la Terre pendant son voyage autour du Soleil.
D’après les astronomes, cet objet céleste se trouve actuellement à plus de 10 millions de kilomètres de la planète bleue, soit 25 fois la distance qui sépare la Terre de la véritable Lune. Astronome à l’Observatoire de l’Université de Genève et journaliste scientifique pour nos confrères de Futura, Adrien Coffinet a détaillé cette découverte.
Plus de 2.000 ans d’histoire
Selon lui, l’astéroïde tournait autour du Soleil lorsqu’il a croisé la route de la Terre. Cette rencontre a légèrement perturbé son orbite. « Si l’on regarde depuis la Terre, on a effectivement l’impression qu’il nous tourne autour, mais ça n’est pas la gravitation terrestre qui définit son orbite », a confié Jérémie Vaubaillon, astronome adjoint à l’Observatoire de Paris, à nos confrères du Figaro Sciences. En d’autres mots, l’astéroïde tourne bien autour du Soleil tout en restant dans le voisinage de la Terre, d’où l’appellation de « quasi-satellite » employée par Adrien Coffinet.
Avec l’aide de l’astronome amateur Tony Dunn, ce dernier a rentré les paramètres orbitaux de « 2023 FW13 » dans un simulateur. Les deux chercheurs ont alors constaté que l’astéroïde se trouvait dans ce voisinage depuis plus de deux millénaires.
Un « tremplin » pour Mars ?
« Il semble que ce soit le plus long "quasi-satellite" de la Terre connu à ce jour », a confié Adrien Coffinet au magazine américain Sky and Telescope. En temps normal, ces objets suivent la Terre pendant quelques siècles au maximum. Selon l’astronome français, « 2023 FW13 » devrait donc continuer à défier la norme en restant dans les environs de notre planète jusqu’à l’an 3.700 de notre ère.
Enseignant au Massachusetts Institute of Technology (MIT), le planétologue Richard Binzel considère que ces « quasi-satellites » pourraient servir de « tremplin » dans la perspective d’un voyage sur Mars. Il estime en effet que des engins spatiaux pourraient accéder à ces astéroïdes évoluant à faible allure en seulement quelques mois.
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