Pollution : L’ozone perturberait le comportement sexuel de « millions d’espèces » d’insectes
CONFUSION•« Tout allait bien, jusqu’à ce que nous arrivions, a estimé un des auteurs de l’étude. C’est entièrement de notre faute »20 Minutes avec agences
La pollution de l’air à l’ozone aurait un impact sur la reproduction de nombreuses espèces d’insectes. La substance, même à faible concentration, aurait ainsi pour effet de perturber les capacités olfactives de ces animaux. Le phénomène toucherait aussi les phéromones, les substances chimiques odorantes sur lesquelles sont basées les réactions sexuelles et sociales des insectes entre eux, affirme une étude publiée mardi dans Nature Communications.
Les auteurs ont montré que les effets de l’ozone sur le comportement sexuel des sujets étudiés duraient plusieurs jours. Or l’oxydant est présent dans les grandes villes à des niveaux suffisant à perturber la reproduction des insectes. Sur les dix espèces observées par les chercheurs dans leurs expériences, neuf ont été impactées par l’ozone. Mais d’autres, non étudiées, pourraient aussi être concernées.
Des millions d’espèces menacées
« Nous parlons de millions d’espèces », a commenté Markus Knaden, coauteur de l’étude, citant notamment « les papillons de nuit, les papillons, les fourmis, les abeilles, les guêpes ». Les travaux des scientifiques évoquent par exemple des moucherons femelles ayant cessé de s’intéresser aux mâles de leur espèce. Quant à ces derniers, ils se sont montrés attirés par d’autres mâles, réduisant à néant toute possibilité de reproduction.
Cette situation pourrait avoir contribué à la chute de la population constatée chez près de la moitié des espèces d’insectes ces dernières décennies. Le développement des industries a multiplié par cinq le taux d’ozone présent dans l’air des zones urbaines et industrielles. « Tout allait bien, jusqu’à ce que nous arrivions, a estimé Markus Knaden. C’est entièrement de notre faute ».