Reverra-t-on l’animal vivant de nos propres yeux, plus de 300 après sa disparition ? On estime que le dernier dodo, un oiseau de l’île Maurice devenu symbole de la baisse de la biodiversité due aux activités humaines, a disparu à la fin du XVIIe siècle. Ce mardi, la start-up Colossal Biosciences a présenté son projet de vouloir le faire revivre grâce au séquençage et à la modification génétique, rapporte Le Huffington Post.

Des œufs génétiquement modifiés

Selon l’entreprise Colossal Biosciences, le séquençage du génome du dodo a d’ores et déjà été réalisé grâce à des restes préservés au Danemark. La start-up aura par conséquent pour tâche de procéder à la seconde étape : mélanger cet ADN avec celui d’un oiseau similaire, à savoir le pigeon de Nicobar, un oiseau vivant sur l’archipel de Nicobar dans l’Océan Indien.

L’idée est donc de retirer des cellules d’un œuf puis de les cultiver et de les modifier en laboratoire avant de les réintroduire dans un autre œuf. « La technologie fonctionne sur des poulets. Il serait incroyable de le faire avec différentes espèces d’oiseaux. Ça aurait un impact considérable sur la conservation aviaire », a présenté Beth Shapiro, paléogénéticien chez Colossal Biosciences, à CNN.

Création d’un « proxy »

Si l’opération réussit, elle donnera lieu à la création d’un « proxy » du dodo, un croisement entre l’espèce disparue et le pigeon de Nicobar. Le comportement de l’oiseau qui en résultera est difficile à déterminer, puisque certains comportements directement appris à travers les parents ne pourront pas être transmis à ce dodo « proxy » unique au monde, comme l’a expliqué le site spécialisé Gizmodo, relayé par Le HuffPost.

Pour réaliser son objectif, Colossal Biosciences a, au total, levé 225 millions de dollars (environ 205 millions d’euros) depuis 2021.