Des enzymes « mangeuses de plastique » découvertes dans la salive de larves de papillon
INSECTES•À température ambiante, ces enzymes peuvent détruire du plastique en quelques heures seulement20 Minutes avec agences
Des chercheurs ont découvert des enzymes, présentes dans la salive de larves, qui peuvent dégrader rapidement le polyéthylène, l’une des matières plastiques les plus utilisées dans le monde. Les résultats de leurs travaux ont été publiés dans une étude ce mardi dans la revue Nature Communications.
Sur les 400 millions de tonnes de matières plastiques produites chaque année selon l’OCDE, environ 33 % sont des polyéthylènes. Issus de la pétrochimie, simples et peu chers à fabriquer, ils sont notamment très utilisés pour les emballages. L’ONU, pour qui la pollution plastique est un fléau mondial, a récemment lancé des négociations pour élaborer un traité visant à réduire ce phénomène.
Une découverte presque au hasard
Le fait que certaines enzymes puissent attaquer le plastique était déjà connu, mais sur de longues durées. Or, les chercheurs à l’origine de cette étude en ont découvert deux nouvelles dans la salive des larves du papillon de nuit « Fausse teigne de la cire » (galleria mellonella). Celles-ci attaquent le polyéthylène en quelques heures seulement à température ambiante.
Federica Bertocchini, autrice principale de l’étude et passionnée d’apiculture, a eu l’idée de cette recherche en nettoyant des ruches stockées pour l’hiver, qui avaient été colonisées par ces larves. Ces dernières ont été placées dans un sac en plastique qui a été retrouvé plein de trous peu de temps après.
Envisager des usages concrets
Mais Federica Bertocchini imagine déjà différentes pistes d’utilisation contre la pollution plastique. « Les enzymes pourraient être intégrées à une solution liquide et versées sur du plastique en déchetterie », selon elle. Elles pourraient aussi être utilisées dans des lieux isolés où la collecte ou le recyclage sont difficiles, voire à terme dans des foyers individuels.