Deuxième essai pour la mission Artémis

Mission Artémis : Deuxième essai pour la méga fusée de la Nasa

OBJECTIF LUNEAprès une tentative avortée lundi, la Nasa va faire décoller sa fusée SLS en direction de Lune, première étape avant le retour des humains sur la Lune prévu pour 2025
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Après une première tentative ratée en début de semaine, la Nasa va réessayer ce samedi de faire décoller sa méga fusée vers la Lune, pour une mission test qui doit lancer son nouveau programme phare, Artémis, cinquante ans après le dernier vol d’Apollo. La fusée orange et blanche SLS, dont ce sera le baptême de l’air depuis le pas de tir 39B du centre spatial Kennedy, en Floride, est la plus puissante du monde.

Le décollage est prévu à 14h17 heure locale (20h17 heure de Paris), et reste possible au cours des deux heures qui suivent en cas de besoin. Les conditions météo sont favorables à 60 % au début de cette fenêtre de tir, puis s’améliorent peu à peu jusqu’à 80 %. « Notre équipe est prête, elle est meilleure à chaque tentative », a déclaré vendredi Jeremy Parsons, responsable des équipements au sol au centre spatial. Si les conditions météo et de matériel sont réunies, « il est clair que nous décollerons ». En cas de nouvel empêchement, le décollage pourrait éventuellement être reprogrammé à lundi ou mardi. Il faudra ensuite attendre le 19 septembre au plus tôt, en raison des positions de la Terre et de la Lune.

Le but de cette mission non habitée, nommée Artémis 1, est de vérifier que la capsule Orion, au sommet de la fusée, est sûre pour transporter à l’avenir des astronautes. Grâce à ce nouveau vaisseau, l’agence spatiale américaine entend renouer avec l’exploration humaine lointaine, la Lune étant mille fois plus éloignée de la Terre que la Station spatiale internationale. Surtout, la Nasa compte cette fois y établir une présence humaine durable, afin d’en faire un tremplin pour un voyage vers Mars.

Six semaines dans l’espace

En plein week-end prolongé aux Etats-Unis, jusqu’à 400.000 personnes sont attendues pour admirer le décollage, notamment depuis les plages environnantes. Une ribambelle d’astronautes ont également fait le déplacement, dont le Français Thomas Pesquet. En cas de succès, deux minutes après le décollage, les propulseurs d’appoint retomberont dans l’Atlantique. Après huit minutes, l’étage principal se détachera à son tour. Puis, au bout d’environ 1h30, une dernière poussée de l’étage supérieur mettra la capsule sur le chemin de la Lune, qu’elle mettra plusieurs jours à atteindre.

Le voyage doit durer environ six semaines au total. Orion s’aventurera jusqu’à 64.000 kilomètres derrière la Lune, soit plus loin que tout autre vaisseau habitable jusqu’ici. L’objectif principal d’Artémis 1 est de tester le bouclier thermique de la capsule, le plus grand jamais construit. A son retour dans l’atmosphère terrestre, il devra supporter une vitesse de 40.000 km/h et une température moitié aussi chaude que celle de la surface du Soleil. Au total, le vaisseau doit parcourir quelque 2,1 millions de kilomètres jusqu’à son amerrissage dans l’océan Pacifique.

Alunissage en 2025

Le succès complet de la mission serait un soulagement pour la Nasa, qui tablait à l’origine sur un premier lancement en 2017 pour SLS, et aura investi d’ici fin 2025 plus de 90 milliards de dollars dans son nouveau programme lunaire, selon un audit public. Le nom Artémis a été choisi d’après une figure féminine, la sœur jumelle du dieu grec Apollon -- en écho au programme Apollo, qui n’a envoyé sur la surface lunaire que des hommes blancs, entre 1969 et 1972. Cette fois, la Nasa souhaite permettre à la première personne de couleur et la première femme de marcher sur la Lune.

La prochaine mission, Artémis 2, emportera en 2024 des astronautes jusqu’à la Lune, sans y atterrir. Cet honneur sera réservé à l’équipage d’Artémis 3, en 2025 au plus tôt. La Nasa souhaite ensuite lancer environ une mission par an. Il s’agira alors de construire une station spatiale en orbite lunaire, baptisée Gateway, et une base sur la surface de la Lune.

Là, la Nasa veut tester les technologies nécessaires à l’envoi de premiers humains vers Mars : nouvelles combinaisons, véhicule pour se déplacer, possible utilisation de l’eau lunaire… Selon le patron de la Nasa, Bill Nelson, un aller-retour vers la planète rouge à bord d’Orion, qui durerait plusieurs années, pourrait être tenté vers la fin de la décennie 2030.