ÉPIDÉMIELa bactérie de la peste découverte sur un corps vieux de 5.000 ans

La bactérie responsable de la peste découverte sur un corps vieux de 5.000 ans

ÉPIDÉMIEL’individu, baptisé RV 2039, présente une version moins virulente et contagieuse que la peste qui a décimé l’Europe pendant le Moyen-Âge
20 Minutes avec agences

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Un chasseur-cueilleur ayant vécu il y a 5.000 ans dans l’actuelle Lettonie a été identifié comme le premier malade connu de la peste. L’homme en question, baptisé « RV 2039 », avait une vingtaine d’années, selon les chercheurs à l’origine de cette découverte.

Une étude sur le sujet a été publiée ce mardi dans la revue scientifique Cell Reports. Le squelette de l’homme a été retrouvé à la fin du XIXe siècle, a disparu et a ensuite été redécouvert en 2011. Les restes présentent la bactérie Yersinia pestis. Cette découverte était « vraiment une surprise », a indiqué Ben Krause-Kyora, coauteur de l’étude.

Une maladie lente et moins contagieuse

Cette découverte montre que la bactérie Yersinia pestis « a évolué plus tôt que ce que nous pensions », poursuit le chercheur allemand. Selon les scientifiques, cette souche fait partie d’une lignée ayant émergé il y a environ 7.000 ans, soit 2.000 ans de plus que précédemment établi.

C’est probablement la peste qui a tué RV 2039, même si les chercheurs pensent que la maladie a été lente. L’homme présentait au moment de sa mort de hauts niveaux de cette bactérie dans le sang. Les individus autour de lui n’avaient pas attrapé la bactérie, ce qui semble prouver qu’il ne s’agissait pas de la peste pulmonaire, une forme très contagieuse de la maladie.

Comprendre l’évolution de la peste et des défenses humaines

Selon les chercheurs, RV 2039 a sûrement été infecté à cause d’une morsure de rongeur. Il manque à la bactérie des gènes clés comme celui permettant aux puces de transmettre la maladie. Cette ancienne version était donc moins contagieuse et mortelle que la version médiévale.

La souche la plus récente de la peste pouvant être transmise par les puces remonte à il y a environ 3.800 ans, quand des villes de plus de 10.000 personnes ont commencé à se former. La densité de population croissante a probablement provoqué l’évolution de la bactérie.

Remonter l’histoire de Yersinia pestis pourrait aider à comprendre comment l’homme a lui-même évolué pour se défendre, selon Ben Krause-Kyora. « Nous sommes très intéressés par de futures études sur la façon dont ces maladies infectieuses anciennes ont influencé notre système immunitaire actuel », a expliqué le chercheur.