Des scientifiques espagnols ont créé 132 embryons homme-singe en Chine
ÉTHIQUE•Les organismes chimériques créés par les chercheurs ont suscité la polémique au sein de la communauté scientifique, divisée sur le sujet20 Minutes avec agence
Des chercheurs espagnols ont créé dans un laboratoire chinois 132 embryons dotés à la fois de gènes humains et d’éléments du génome d’un singe. Les scientifiques ont réussi à développer pendant dix-neuf jours trois de ces organismes, ont-ils expliqué dans une étude publiée ce jeudi dans la revue scientifique Cell. Mais leurs travaux ont suscité la polémique, raconte El Pais.
Des scientifiques cités par Le Monde ont ainsi expliqué craindre une « transgression » et assister à un « brouillage des frontières » entre les génomes de l’Homme et ceux d’espèces différentes. Ils ont rappelé la nécessité de comparer les risques pris aux bénéfices potentiels de telles recherches. D’autres spécialistes ont quant à eux mis en avant les progrès que pourrait permettre l’expérimentation des généticiens espagnols.
Le développement stoppé à 19 jours
Pour arriver à leurs fins, les auteurs de l’étude ont utilisé des ovules d’une espèce de macaques, fécondés par des spermatozoïdes de mâles de l’espèce. Après six jours de culture en laboratoire, ils ont obtenu des embryons dotés chacun de 110 cellules du singe. Les chercheurs y ont alors introduit 25 cellules humaines spécifiquement préparées pour l’expérience.
Ces dernières avaient en effet été reprogrammées pour que leur développement puisse indifféremment les faire devenir de la peau, des muscles ou des organes. Après 19 jours, les Espagnols ont eu à leur disposition un embryon chimérique dont 7 % des cellules étaient d’origine humaine. Les chercheurs ont insisté sur les éventuels débouchés scientifiques de leurs travaux.
« Ces résultats peuvent aider à mieux comprendre les premiers stades du développement humain et l’évolution des primates », ont-ils écrit. Ils ont également précisé avoir stoppé le développement des embryons chimériques au bout de 19 jours afin de « limiter [leur] étude aux premières étapes de la croissance de l’embryon chimérique ».