Elles ont pour habitude de voir plus de 35.000 scolaires passer chaque année, en plus des 400.000 curieux qui viennent admirer ses entrailles. Fermées depuis le 30 octobre et les annonces de reconfinement, les portes d’Océanopolis ne savent pas encore quand elles pourront rouvrir. Privé de ses plus jeunes visiteurs, le grand aquarium de Brest n’a pas supporté de mettre en sommeil son activité d’enseignement.

Les équipes de l’équipement du Finistère ont donc lancé des e-classes depuis quelques jours pour continuer leur métier d’éducation. « Notre mission, c’est de permettre aux élèves de comprendre le rôle des océans, de les encourager à se questionner, de leur amener une culture scientifique. Mais la crise du Covid-19 a fait changer notre posture », regrette Anne Rognant, conservatrice en charge de la médiation scientifique et culturelle.

Dès le mois de mars et le premier confinement, les équipes d’Océanopolis ont imaginé des e-classes pour assurer « une continuité pédagogique ». Leur exigence leur a finalement demandé plusieurs mois de travail pour mettre en place leur solution en ligne.

« Il y avait plein de vie dans la classe »

Filmé en direct, le scientifique voit son image être projetée en direct dans une classe avec laquelle il peut interagir. Il peut également montrer des expériences en direct et diffuser des informations sur un tableau numérique. « Nous sommes allés dans les classes pour voir comment les enfants réagissaient. Nous avions un peu peur que l’écran fasse barrière. Mais il y avait plein de vie dans la classe ! Ils donnaient leurs réponses, levaient la main. Ils ne semblaient pas perturbés », assure Tristan Hatin, responsable médiation et culture scientifique de l’aquarium.

Ouvertes à tous les scolaires de France, du CP au master 2, ces classes en ligne s’appuient sur des cahiers d’exercices, distribués en amont de la séance et permettant aux enfants de suivre le cours et d’interagir. Neuf ateliers sont pour l’heure proposés aux établissements scolaires. Le rôle le plus compliqué semble être celui de l’animateur scientifique, qui doit faire face à une caméra, seul, au milieu d’une salle silencieuse. Le prix à payer pour continuer à enseigner, éveiller et émerveiller.