Des universitaires publient une lettre ouverte pour dénoncer une étude scientifique rétrograde
RECHERCHE•L’étude explique qu’une universitaire, qu’elle soit mentor ou tutorée, a tout intérêt à s’associer avec un homme20 Minutes avec agence
Un article publié le 17 novembre dans Nature Communications explique qu’une femme dans le monde universitaire s’en sortirait mieux en s’associant avec un homme. Ces conclusions ont poussé des centaines d’universitaires à publier une lettre ouverte pour dénoncer les propos de cet article qui s’intéresse à la relation de « mentorat », rapporte Numerama. Les signataires tiennent à réaffirmer la place des femmes comme mentors, sans critères sexistes.
L’article polémique, qui fait l’objet d’une alerte, traite de « l’accompagnement personnel et l’encadrement méthodologique de quelqu’un en début de carrière par une personne qualifiée dans le milieu académique », précise le média spécialisé.
Des femmes en retrait
Dans cet article, on apprend que les femmes universitaires en début de carrière tireraient « davantage de bénéfices » à être encadrées par des hommes plutôt que par des femmes. Du côté des mentors, ils en tireraient plus à encadrer des hommes en début de carrière plutôt que des femmes au même stade, surtout si le mentor est une femme.
Les auteurs de l’article estiment que « les politiques actuelles de diversité qui encouragent le mentorat féminin, aussi bien intentionnées soient-elles, pourraient entraver de manière inattendue la carrière des femmes dans le monde universitaire ». Les auteurs expliquent également que le mentorat entre femmes… est à éviter.
« Les recommandations politiques présentées dans ce document sous forme de conclusions scientifiques sont préjudiciables aux universitaires féminines établies et émergentes, car elles renforcent les préjugés et les inégalités profondément enracinées qui ont entravé les femmes pendant des générations », écrivent les signataires de la lettre ouverte, qui reviennent sur les erreurs méthodologiques de l’article. Pour les signataires, les « arguments fallacieux et les biais » illustrés dans l’étude ont « contribué à la sous-représentation des femmes dans tous les domaines scientifiques, technologiques, ingénieriques et mathématiques », rapporte également Numerama.