DECOLLAGEUne erreur humaine à l'origine de l'échec de la mission de la fusée Vega

Fusée Vega : Une erreur humaine à l’origine de l’échec de la mission

DECOLLAGELa fusée a dévié de sa trajectoire huit minutes après son décollage
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La jeune fusée européenne Vega a essuyé mardi le deuxième échec de son histoire en perdant les deux satellites qu’elle transportait juste après son décollage, à cause d’un problème lors de la fabrication du lanceur, assemblé en Italie.

Huit minutes après un décollage réussi depuis le centre spatial de Kourou, en Guyane française, lundi à 22h52 heure locale (mardi à 2h52, heure de Paris), la trajectoire du lanceur s’est dégradée, et la mission a échoué, sans pouvoir placer en orbite sa charge utile. C’est la deuxième fois en deux ans que Vega, lanceur léger présenté comme la « petite sœur » d’Ariane, subit une grave déconvenue, après une défaillance à l’été 2019 qui avait conduit à sa destruction, par précaution.

Une « série » d’erreurs humaines

L’incident de mardi n’a cependant « rien à voir » avec le premier échec, car cette fois l’erreur « ne vient pas de la conception, mais de la production », a expliqué le PDG d’Arianespace, Stéphane Israël, lors d’une conférence de presse depuis Kourou.

Il s’agit d’un problème « d’inversion des câbles », survenu au stade de la fabrication du lanceur, dont les éléments sont intégrés sur le site d’Avio, près de Rome en Italie. « C’est un problème de qualité, une série d’erreurs humaines », a détaillé Roland Lagier, directeur technique d’Arianespace.

Arianespace et l’Agence spatiale européenne (ESA) vont mettre en place dès mercredi une commission d’enquête indépendante, chargée de « valider définitivement le scénario identifié et de mettre en évidence les raisons pour lesquelles cette erreur d’intégration n’a pas été détectée puis corrigée ».

Trois satellites perdus

« Nous allons corriger, et nous reviendrons plus forts », a assuré le PDG d’Arianespace, qui a présenté ses « excuses » aux clients et constructeurs des satellites perdus : un satellite espagnol d’observation de la Terre, SEOSAT-Ingenio, et un satellite français d’exploration de la physique des orages, Taranis, pour le compte du CNES, l’agence spatiale française. Le programme des trois prochains lancements d’Arianespace d’ici la fin de l’année, via des fusées russes Soyouz, reste par ailleurs inchangé, a assuré Stéphane Israël.

L’anomalie s’est produite sur le quatrième étage du lanceur – l’étage supérieur, Avum –, qui porte la charge utile. « Tout se passait comme prévu durant la première partie du vol, et c’est lors de l’allumage du quatrième étage qu’on a perdu le contrôle », a raconté Roland Lagier. Le lanceur est retombé dans la mer, loin de toute zone habitée, a précisé le groupe.

Une fusée encore jeune

Il s’agissait de la deuxième mission de l’année pour Vega, qui a connu « une année 2020 difficile » (2 lancements contre 4 prévus), avait expliqué lundi à l’AFP Marino Fragnito, directeur de Vega au comité exécutif d’Arianespace, en référence à l’épidémie de Covid-19 et à des météos particulièrement défavorables en Guyane qui ont conduit à maints reports du premier vol.

Ce devait être le 17e lancement de l’histoire de cette fusée légère. Avant son premier échec en 2019, elle avait connu 14 succès d’affilée depuis le début de son exploitation en 2012. « Nous sommes encore dans la jeunesse de ce lanceur, malheureusement ces échecs arrivent, » a souligné Stéphane Israël, rappelant de précédents incidents avec Ariane.