ESPACELa capsule de SpaceX s’est arrimée à la Station spatiale internationale

SpaceX : La capsule Dragon s’est arrimée à la Station spatiale internationale

ESPACECe premier vol « opérationnel » fait suite à la mission de démonstration réussie de mai à août, lors de laquelle deux astronautes américains ont été conduits vers l’ISS puis ramenés sur Terre sans encombre par SpaceX
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Dans la nuit de lundi à mardi, la capsule Dragon de SpaceX s’est arrimée à la Station spatiale internationale (ISS), avec quatre astronautes, trois Américains et un Japonais, à son bord.

Selon des images diffusées en direct sur Internet par la Nasa, la première phase de l’amarrage à l’ISS, la soft capture, s’est achevée mardi à 5h01, heure de Paris. La deuxième phase, ou hard capture, a eu lieu quelques minutes plus tard.

Vingt-sept heures de trajet

La capsule, baptisée « Resilience », a été lancée par une fusée Falcon 9 de la firme privée SpaceX, le nouveau moyen de transport spatial de la Nasa après neuf ans de dépendance envers la Russie. « C’est un grand jour pour les Etats-Unis d’Amérique et pour le Japon », a déclaré Jim Bridenstine, chef de la Nasa, lors d’une conférence de presse. La fusée Falcon a décollé à l’heure prévue lundi soir du centre spatial Kennedy avec Michael Hopkins, Victor Glover, Shannon Walker et Soichi Noguchi sanglés dans la capsule Dragon fixée au sommet. « C’était un sacré lancement », a commenté le commandant Michael Hopkins une fois en orbite.

Le premier étage s’est détaché rapidement avant de revenir amerrir sur un navire-drone, la marque de fabrique de SpaceX. Douze minutes après le décollage, à 200 km d’altitude et une vitesse de 27.000 km/h, la capsule Dragon s’est détachée du second étage. SpaceX a confirmé qu’elle était sur la bonne orbite pour rejoindre l’ISS un peu plus de 27 heures plus tard. Les astronautes, qui rejoignent dans la station deux Russes et une Américaine, resteront six mois dans le laboratoire orbital, filant autour de la Terre à 400 km au-dessus des océans.

« Le centre spatial le plus couru et le plus avancé du monde »

Ce premier vol « opérationnel » fait suite à la mission de démonstration réussie de mai à août, lors de laquelle deux astronautes américains ont été conduits vers l’ISS puis ramenés sur Terre sans encombre par SpaceX, première société privée à accomplir cette prouesse technologique. Au total, SpaceX doit lancer deux autres vols habités en 2021 pour la Nasa, dont un au printemps avec l’Européen Thomas Pesquet, et quatre missions de ravitaillement cargo dans les 15 prochains mois. Une mission purement privée, via le partenaire Axiom Space, est également prévue fin 2021. La Nasa a laissé entendre que l’acteur américain Tom Cruise pourrait se rendre dans l’ISS, ce qui n’a pas été confirmé.

Et SpaceX pourrait également ajouter « une autre mission amusante, je vous en parlerai plus tard », a glissé Gwynne Shotwell. « La Nasa était un désastre fini quand nous avons pris les choses en main. Aujourd’hui, c’est le centre spatial le plus couru et le plus avancé du monde, de loin ! » a tweeté le président Donald Trump, s’appropriant le succès d’un programme lancé sous ses deux prédécesseurs.

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Le président élu démocrate Joe Biden a également félicité la Nasa et SpaceX. « C’est la preuve du pouvoir de la science et de ce que nous pouvons accomplir en combinant innovation, inventivité et détermination », a-t-il tweeté.

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A quand la Lune ?

Il a fallu neuf ans aux Américains pour certifier le successeur des navettes, mises à la retraite en 2011. La Nasa a choisi des partenariats public-privé. Un second appareil, Starliner, fabriqué par Boeing, a pris du retard et pourrait être opérationnel dans un an. La Nasa espère poursuivre la coopération avec la Russie. Elle a proposé des échanges de sièges, mais les négociations entre la Nasa et Roskosmos traînent. La réalité est que les liens entre Washington et Moscou dans le domaine spatial, l’un des rares où ils restaient bons, se distendent.

Rompant avec plus de 20 ans de coopération sur l’ISS, la Russie ne participera pas à la prochaine mini-station voulue par la Nasa autour de la Lune, la Gateway. Pour Artemis, ce programme américain de retour sur la Lune en 2024, la Nasa a signé des partenariats avec d’autres agences spatiales, dont le Japon et l’Europe, mais l’avenir n’est pas dégagé : elle n’a pas encore reçu du Congrès américain les dizaines de milliards de dollars nécessaires pour le finaliser. Et Joe Biden n’a pas repris à son compte l’objectif de 2024.