ESPACEAvec ses nano-satellites, Unseenlabs traque les voyous des mers

Rennes : Avec ses nano-satellites, Unseenlabs traque les voyous des mers depuis l’espace

ESPACELa start-up rennaise va faire décoller deux nouveaux engins dans la nuit de dimanche à lundi afin de surveiller le trafic maritime mondial
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • La start-up rennaise va lancer deux nouveaux nano-satellites dans l’espace dans la nuit de dimanche à lundi.
  • Grâce à une technologie de détection des ondes électromagnétiques, ils seront capables de géolocaliser n’importe quel navire en mer.
  • Unseenlabs entend ainsi traquer les navires voyous, coupables de dégazages sauvages ou de pêche illégale.

Le décollage est imminent. Dans la nuit de dimanche à lundi, deux nano-satellites décolleront de la base de lancement Rocket Lab en Nouvelle-Zélande pour rejoindre l’espace. De la taille d’une boîte de chaussures, les deux engins appartiennent à la start-up rennaise Unseenlabs, fondée en 2015 par les frères Galic et spécialisée dans la surveillance maritime. Une fois largués au-dessus de nos têtes, les deux satellites auront pour mission de géolocaliser tous les navires en mer. « La grande majorité des bateaux est équipée du système AIS mais la balise peut être coupée à tout moment pour éviter toute détection », explique Clément Galic.

Une aubaine pour les navires voyous qui en profitent ainsi pour dégazer sauvagement ou pêcher illégalement sans se faire repérer. Pour retrouver leur trace, Unseenlabs a embarqué à bord de ses nano-satellites une technologie permettant d’identifier les ondes électromagnétiques émises par les navires. « On est capable de géolocaliser depuis l’espace n’importe quel bateau en mer au kilomètre près et en temps quasi-réel », assure le cofondateur d’Unseenlabs.

20 à 25 nano-satellites dans l’espace d’ici 2025

Leur système a déjà fait ses preuves avec un premier nano-satellite envoyé dans l’espace en août 2019. Depuis, les commandes affluent notamment de la part d’états soucieux de faire respecter les lois en mer. « Ils ont déjà des outils de surveillance militaire mais pas pour le trafic civil », souligne Clément Galic.

Des ONG luttant contre la pêche illégale ou pour la protection des océans pourraient également être intéressées par les données d’Unseenlabs afin de compléter leur attirail. « Notre système ne permet pas d’identifier le nom d’un bateau, ni de le prendre en photo, mais on peut par contre le suivre à la trace grâce aux ondes électromagnétiques », assure le chef d’entreprise, estimant que « les données spatiales sont faites pour fusionner entre elles ».

Une fois que ces trois nano-satellites seront en orbite, Unseenlabs n’a pas prévu de redescendre sur terre. La start-up rennaise va même enrichir sa constellation avec « 20 à 25 » nano-satellites qui seront envoyés dans l’espace d’ici 2025. « Cela nous permettra d’être encore plus précis avec des données qui seront réactualisées plus rapidement pour un meilleur suivi des navires », précise Clément Galic. Les voyous des mers n’ont qu’à bien se tenir.