Etats-Unis : La Nasa s’inquiète de devoir « céder du territoire » à la Chine dans l’espace
CONCURRENCE•Le chef de l’agence spatiale américaine prône de développer un projet pour prendre le relais de l’ISS afin de ne pas laisser toute la place à la future station chinoise Tiangong20 Minutes avec AFP
Les tensions actuelles entre Pékin et Washington se prolongent jusque dans les étoiles. Le chef de la Nasa a confié mercredi sa crainte de voir les Etats-Unis « céder du territoire » à la Chine dans l’espace si aucun projet privé ne venait prendre le relais de la Station spatiale internationale (ISS), qui arrive en fin de vie.
« Une chose m’inquiète. La Chine est en train de construire rapidement ce qu’ils appellent la station spatiale internationale chinoise », a déclaré Jim Bridenstine, administrateur de l’agence américaine, lors d’une audition au Congrès. « Ils sont rapidement en train de la promouvoir auprès de tous nos partenaires internationaux, dans lesquels nous avons tant investi », a-t-il poursuivi. « Ce serait tragique, après tout ce temps et tant d’efforts, d’abandonner l’orbite terrestre basse et de céder ce territoire ».
Le difficile financement privé
L’ISS, assemblée à partir de 1998 par les Etats-Unis et la Russie en partenariat avec le Canada, l’Europe et le Japon, devrait être mise hors service d’ici 2030. La Nasa ne veut pas la remplacer par une autre station, mais voudrait conserver une présence américaine en orbite terrestre basse (l’ISS se situe à environ 400 km d’altitude) grâce au secteur privé. Stratégiquement, les Etats-Unis garderaient ainsi une présence, tout en consacrant la majorité des budgets spatiaux à la Lune, Mars et des explorations plus lointaines. Mais la rentabilité d’un tel projet pour des entreprises reste à prouver, et Jim Bridenstine réclame plus de crédits au Congrès pour aider à « commercialiser » l’orbite basse. Pour l’instant, les élus rechignent.
La future station chinoise, Tiangong, sera plus petite que l’ISS et devrait être lancée aux environs de 2022. Selon une information l’an dernier de l’agence Chine nouvelle, plusieurs pays désireraient s’associer à ce projet avec l’envoi d’expériences scientifiques, dont la France, l’Allemagne, le Japon, le Pérou et le Kenya.