Hayabusa2: La sonde japonaise crée pour la première fois un cratère sur un astéroïde
ESPACE•La sonde a libéré à proximité de l’astéroïde Ryugu un « impacteur », qui, en explosant, a projeté une masse sur le corps interstellaire afin d’en abîmer la surface20 Minutes avec agences
C’est une première. Un engin explosif largué par la sonde japonaise Hayabusa2 est parvenu à créer un cratère artificiel sur un astéroïde, a annoncé jeudi l’agence d’exploration de l’espace (Jaxa). L’objectif est d’éclaircir la constitution du système solaire. « C’est un grand succès », s’est félicité un responsable de la mission lors d’un point de presse.
Un cratère de 10 mètres de diamètre
La sonde a libéré à proximité de l’astéroïde Ryugu un « impacteur ». En explosant, celui-ci a projeté une masse sur le corps interstellaire afin d’en abîmer la surface. « Nous pouvons voir un trou énorme plus clairement que prévu », a commenté Masahiko Arakawa, professeur de l’Université de Kobe impliqué dans le projet, ajoutant que les images prises par la sonde montraient un cratère de 10 mètres de diamètre.
Les chercheurs pensent que l’astéroïde contient de relativement grandes quantités de matière organique et d’eau depuis environ 4,6 milliards d’années, lorsque le système solaire est né. En février dernier, Hayabusa2 avait réussi à se poser sur Ryugu, permettant apparemment de collecter des poussières du sol de ce corps interstellaire. Mais cette fois, ce sont des éléments plus en profondeur qu’il s’agit de récupérer.
Un périple de presque quatre ans
L’aventure Hayabusa2 a débuté le 3 décembre 2014. La sonde est alors partie pour un long périple de trois ans et dix mois pour arriver jusqu’à Ryugu qui se trouve à 340 millions de kilomètres de la Terre.
En juin 2018, elle s’est finalement stabilisée à 20 kilomètres de cet astéroïde en forme de diamant qui date de la formation du système solaire. En octobre, la sonde avait aussi largué dessus un petit robot franco-allemand, Mascot, qui avait travaillé plus de 17 heures pour analyser la composition du sol. L’arrivée sur Terre des échantillons recueillis est attendue en 2020.