ESPACEUne sonde de la Nasa survole l'objet céleste le plus éloigné de la Terre

Une sonde de la Nasa survole l'objet céleste le plus éloigné de la Terre

ESPACEL'enjeu de cette mission est de comprendre comment les planètes se sont formées...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La sonde New Horizons de la Nasa a célébré mardi le Nouvel An avec le survol historique de l’objet céleste le plus éloigné et peut être le plus ancien jamais observé de près, Ultima Thule, situé à quelque 6,4 milliards de kilomètres de la Terre.

« Go New Horizons ! », s’est exclamé le directeur scientifique de la mission Alan Stern, pendant que l’équipe dans le laboratoire de physique appliquée John Hopkins (Maryland) acclamait le moment où, à 5h33, New Horizons braquait ses caméras sur Ultima Thule, vestige glacé de la formation du système solaire. « Jamais auparavant un engin spatial n’avait exploré un objet aussi éloigné », a souligné Alan Stern.

On saura dans quelques heures si la collecte de données a réussi

La retransmission d’images en direct est impossible à cette distance et un premier signal devrait être reçu sur Terre environ dix heures après le survol, soit 9h45 sur la côte est américaine (14h45 ici). C’est seulement à ce moment-là que la Nasa saura si la sonde a survécu à cette approche à haut risque. Les membres de l’équipe s’attendent à savoir vers 15h si la collecte de données a été réussie. La sonde devait prendre 900 images en quelques secondes durant son survol d’Ultima Thule à une distance d’environ 3.500 kilomètres.

« A présent, c’est juste une question de temps pour voir les données arriver », a déclaré John Spencer, un scientifique du Southwest Research Institute. « Voilà une nuit qu’aucun d’entre nous n’oubliera jamais », s’est exclamé le guitariste de Queen, Brian May, également titulaire d’un doctorat en astrophysique, qui a enregistré un morceau en solo pour l’occasion.

Une mission périlleuse

L’enjeu de cette mission est de comprendre comment les planètes se sont formées, a expliqué lundi à la presse Alan Stern. « Cet objet est tellement glacé qu’il est conservé dans sa forme originelle », a-t-il souligné. « Tout ce que nous allons apprendre sur Ultima - sa composition, sa géologie, comment il s’est formé, s’il a des satellites ou de l’atmosphère - nous renseignera sur les conditions de formation des objets du système solaire. »

Ultima Thule, découvert en 2014 par le télescope spatial Hubble, se trouve dans la ceinture de Kuiper, un vaste disque cosmique reliquat de l’époque de la formation des planètes que les astronomes appellent parfois le « grenier » du système solaire. Les scientifiques ont décidé d’envoyer New Horizons l’étudier, après que la sonde eut accompli en 2015 - neuf ans après son lancement - sa principale mission : envoyer des images extrêmement détaillées de Pluton.

Cette fois, « on va essayer d’avoir des images d’Ultima avec une résolution trois fois supérieure à celle utilisée pour Pluton », a expliqué Alan Stern. « Si on y arrive, ce sera spectaculaire. » Mais la mission est dangereuse. New Horizons parcourt l’univers à 51.500 kilomètres par heure. A cette allure, si elle heurtait un débris aussi petit qu’un grain de riz, elle pourrait être détruite instantanément.

Toutes les 20 minutes, les caméras et les capteurs infrarouges de la sonde capturent des images d’Ultima Thule pour « qu’à mesure qu’elle tourne et que nous nous rapprochons, nous ayons de bonnes données de toutes les parties », selon John Spencer.