MATERNITECette araignée sauteuse allaite ses petits jusqu'à l'âge adulte

Une araignée sauteuse allaite ses petits jusqu'à l'âge adulte, une première

MATERNITELe lait maternel, très nourrissant, est essentiel à la survie des bébés araignées…
20 Minutes avec agence

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Des scientifiques ont fait une découverte surprenante : une araignée sauteuse, la Toxeus magnus, apporte soins et nourriture à sa progéniture, et ce jusqu’à l’âge adulte. Il s’agit a priori d’un cas unique chez les arthropodes, rapporte l’étude publiée le 30 novembre dans la revue Science.

Les chercheurs ont observé des dizaines de nids et des centaines d’araignées. Les bébés araignées sont normalement des « adultes miniatures » qui chassent elles-mêmes des proies de leur taille ou les miettes des repas d’autres prédateurs, rapporte Le Figaro.

Un allaitement jusqu’à l’âge adulte

L’étude explique que dans le cas de la Toxeus magnus, la mère déposait des gouttes de son lait sur le sol du nid. Ainsi, jusqu’au 20e jour après l’éclosion des œufs, aucun bébé n’était encore sorti du nid. Ensuite, les petits venaient « téter » directement à l’abdomen de la mère jusqu’au 40e jour.

Pour approfondir leurs connaissances, les chercheurs ont tenté des expériences. Ils ont remarqué qu’en privant les bébés d'allaitement, ces derniers meurent en dix jours. Si la privation intervient au 20e jour, les chances de survie des petits sont alors réduites, mais les survivantes se développent normalement.

La présence indispensable de la mère

De plus, la présence de la mère est ici cruciale pour la survie des bébés araignées, même si elle ne produit plus de lait. Si la mère disparaît après 20 jours, le taux de survie des petits chute de 75 à 50 %. Les soins apportés par l’araignée adulte aux bébés ainsi qu’à l’entretien du nid sont essentiels au développement de la portée.

Un autre exemple similaire existe chez les arthropodes, selon Alain Fraval, entomologiste de l’Inra. La blatte Diploptera punctata, qui accouche d’une quinzaine de petits, les nourrit durant deux mois avec du lait sécrété par la paroi de la chambre génitale. Mesurée en 2016, sa valeur nutritionnelle s’avère trois fois plus calorique que le lait de buffle, quatre fois plus protéiné que le lait de vache et très sucré.