ESPACEAprès son atterrissage réussi, InSight va analyser les entrailles de Mars

VIDEO. Après son atterrissage réussi, InSight va analyser les entrailles de Mars

ESPACEUn sismomètre français doit être déployé pour analyser l'activité sismique de la planète rouge et déterminer la nature de son manteau et de son noyau...
Vue d'artiste des instruments de la sonde de la Nasa InSight, qui s'est posée sur Mars le 26 novembre 2018.
Vue d'artiste des instruments de la sonde de la Nasa InSight, qui s'est posée sur Mars le 26 novembre 2018. - NASA/JPL
Philippe Berry

Philippe Berry

Pendant sept minutes, les scientifiques de la Nasa qui travaillent depuis sept ans sur la mission ont retenu leur souffle. Et puis à 11h53 (20h53 heure de Paris), le stress a laissé place à une explosion de joie. Lundi, l’atterrisseur de la mission InSight s’est posé avec succès sur le sol martien. Dans les jours et les semaines qui suivent, le robot de la Nasa va déployer plusieurs instruments, notamment un sismomètre français chargé de percer les secrets des profondeurs de Mars et de la formation des planètes.

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Un atterrissage sans accroc

Comme Curiosity en 2012, tout s’est déroulé à la perfection pour InSight. La descente, entamée à 20h47, a duré un peu moins de 7 minutes. Les visages se sont tendus lors du bref black-out des données télémétriques, même s’il était attendu. Et puis le parachute s’est bien déployé, le bouclier thermique a fait son boulot et le centre de contrôle l’a annoncé à 20h53 : « Touch down, confirmed ». Le Jet Propulsion Laboratory de Pasadena, en Californie, a chaviré.

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Première photo envoyée

InSight n’a mis que quelques minutes avant d’envoyer sa première photo, relayée par Marco A et B, les deux nano-satellites qui l’accompagnaient. Sous la poussière recouvrant le cache protégeant l’objectif, on distingue le sol et l’horizon martiens. Le plus important, c’est que la zone d’atterrissage, nichée dans la plaine d’Elysium, a l’air relativement plate et dégagée. Vu qu’InSight est immobile, c’était crucial, afin de pouvoir facilement déployer les instruments embarqués.

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Prochains jours et semaines critiques

Après le déploiement des panneaux solaires attendu dans les prochaines heures, la Nasa va procéder à un diagnostic des instruments à bord. Ensuite, les scientifiques vont étudier le terrain au cours des deux prochaines semaines pour déterminer le meilleur endroit pour déployer le sismomètre et la sonde thermique, qui va s'enfoncer à environ cinq mètres de profondeur. On devrait avoir des données d’ici la fin de l’année, mais les premières mesures précises de « marsquake » (séismes martiens) ne sont pas attendues avant mars 2019.

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« Une machine à remonter dans le temps »

Le sismomètre fabriqué par le Cnes devrait permettre de déterminer les caractéristiques de la croûte, du manteau et du noyau de notre voisine. Les scientifiques espèrent notamment enfin savoir si le cœur de la planète rouge est liquide ou solide.

Sur Terre, l’activité tectonique et sismique a effacé les traces de la formation de notre planète. Mais sur Mars, le moteur semble avoir calé il y a plus de 3 milliards d’années. « Mars est une machine à remonter dans le temps », a expliqué Bruce Banerdt, le scientifique en chef de la mission. En analysant la sismologie martienne, les chercheurs espèrent donc percer les secrets de la formation des planètes, et comprendre pourquoi la Terre est devenue habitable, Vénus une fournaise, et Mars un désert froid.