ESPACESept minutes cruciales pour l’atterrissage à haut risque d’InSight sur Mars

VIDEO. Mission InSight: Sept minutes cruciales pour un atterrissage à haut risque sur Mars

ESPACELundi soir, à 20h47, l’atterrisseur InSight amorcera son entrée dans l’atmosphère. Si les conditions sont propices à son arrivée en un seul morceau sur le sol martien, les équipes vont vivre un peu moins de « sept minutes de terreur »…
L’entrée, la descente et l’atterrissage de InSight sur la Planète rouge va durer un peu moins de 7 minutes.
L’entrée, la descente et l’atterrissage de InSight sur la Planète rouge va durer un peu moins de 7 minutes. - NASA/JPL-Caltech
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • Lundi soir, après un voyage de plus de six mois, l’atterrisseur américain InSight doit se poser sur Mars.
  • Sa descente doit durer un peu moins de sept minutes au cours desquels les risques de crash sont importants.
  • Les équipes de la Nasa et du Cnes, qui a participé à la création du sismomètre qui doit sonder les entrailles de la planète rouge, sont confiantes.

Ce lundi soir, la météo martienne sur la plaine d'Elysium, là où l'atterrisseur InSight doit se poser après six mois et demi de voyage, est particulièrement clémente selon les responsables de la Nasa.

Cette zone, au sol lisse et dégagé, a été choisie pour sa position équatoriale. Elle permet d’avoir un ensoleillement toute l’année, et alimenter ainsi les panneaux solaires, et est peu venteuse.

Et elle est aussi située à -2,6 km de l’altitude moyenne de Mars, de quoi laisser le temps à la sonde de freiner.

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Conditions propices

Des conditions propices pour accueillir InSIght et ses instruments embarqués. « Comme aiment le dire les Américains, c’est la meilleure place de parking de Mars, idéale pour réussir l’atterrissage et déposer les instruments », explique Annick Sylvestre-Baron chef-adjointe du projet de sismomètre SEIS au Cnes.

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L’agence spatiale américaine a mis tous les chances de son côté pour réussir cette nouvelle mission. Elle a pour elle d’avoir réussi ses dernières tentatives et réussi l’atterrissage de Curiosity en 2012, là où les Russes et les Européens ont échoué. Dernier en date, le module Schiaparelli qui s'était crashé à la surface de la planète rouge fin octobre.

Un peu moins de « sept minutes de terreur »

« Ce n’est jamais facile d’aller sur Mars, les Américains ont cette expérience, les statistiques sont en faveur de la réussite de cette mission », avance confiant Sylvestre Maurice, astrophysicien à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie.

Ce scientifique travaille depuis plusieurs années sur le ChemCam, l’œil laser de Curiosity qui dégomme le sol rocheux de Mars.

Mais si la confiance est de mise, le patron du Cnes, Jean-Yves Le Gall, ne cache pas que lundi soir, les équipes vont « vivre sept minutes de terreur ». A 20h47, il fera son entrée dans l’atmosphère.

« InSight va arriver à une vitesse de l’ordre de 20.000 km/h et en un peu moins de sept minutes, il faut décélérer pour parvenir à la vitesse de 8 km/h, soit l’équivalent de quelqu’un qui marche vite. Le plus important est d’arriver sous le bon angle, de 12,5°. S’il est trop important, l’atterrisseur brûlera, s’il est trop faible, il rebondira sur l’atmosphère et on loupera Mars », détaille Annick Sylvestre-Baron.

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Une fois entrée dans l’atmosphère, la sonde devra dégainer son bouclier thermique, puis son parachute sera déployé une fois à 13 km d’altitude.

S’ensuivra le déploiement des trois pieds et à un kilomètre du sol, les rétro-fusées seront amorcées pour réduire la vitesse et opérer un atterrissage tout en douceur.

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De la science au Printemps

La mission scientifique pourra alors démarrer. Les responsables du sismomètre français, ont déjà vérifié à plusieurs reprises que SEIS se portait bien. Censé supporter les 7,5 G, son fonctionnement sera vérifié le deuxième jour.

« Ensuite, devra s’opérer le choix du terrain où il sera déposé. Cela devrait durer de 15 jours à un mois. Le bras robotisé de l’atterrisseur le déposera alors sur le sol martien, puis ce sera au tour de sa coupole qui viendra le couvrir et dans un troisième temps l’instrument allemand qui va mesurer le flux de chaleur qui s’échappe de l’intérieur de Mars », poursuit Annick Sylvestre-Baron.

Après une période d’essais, « au printemps on pourra faire de la science », s’enthousiasme-t-elle. Et en apprendre beaucoup sur le processus de formation des planètes rocheuses du système solaire.