ESPACEInSight va écouter battre le cœur de Mars pour mieux comprendre sa création

VIDEO. La mission InSight va écouter battre le cœur de Mars pour mieux comprendre sa formation

ESPACELundi, après un voyage de 485 millions de kilomètres, l’atterrisseur InSight se posera sur le sol martien. A son bord, un sismomètre français doit écouter ses vibrations et décrypter le processus de création des planètes rocheuses…
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • Lundi soir, après un voyage de plus de six mois, l’atterrisseur américain InSight doit se poser sur Mars.
  • A son bord, un sismomètre français va écouter les vibrations des séismes de la Planète rouge, mais aussi les impacts des météorites ou encore le vent à la surface du sol martien.
  • Toutes ces données doivent servir à comprendre la formation des planètes rocheuses et pourquoi Mars s’est figée il y a plusieurs millions d’années.

Après six mois et demi de voyage et 480 millions de kilomètres parcourus, lundi, à 20h47, l'atterrisseur InSight entrera dans l’atmosphère de Mars. Six ans après Curiosity, toujours en activité à quelques milliers de kilomètres de là, il se posera sur la Planète rouge après une descente d’un peu moins de sept minutes.

Cette mission de la Nasa, prévue pour durer au minimum deux ans, doit compléter les découvertes déjà réalisées par le petit rover. Celle-ci a pour objectif d'écouter les vibrations de Mars.

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Embarqué à bord d’InSight, SEIS (Seismic Experiment for Interior Structure) sera le premier sismomètre déployé depuis 46 ans sur un autre sol que celui de la Terre. C’est un bras articulé d’InSight qui le déposera sur le sol martien après plusieurs jours de test.

Cet instrument français de 3 kg va ausculter de près les séismes qui secouent de temps en temps la Planète rouge et dont les éboulis de cailloux à sa surface sont l’un des symptômes.

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Séismes, vent et déformations auscultés

Ces données permettront de déterminer, notamment, si le noyau de la planète est liquide ou solide. Elles seront complétées par d’autres vibrations. Notamment celles produites lorsque les météorites se crashent à sa surface.

« Nous allons les enregistrer, toutes comme celles produites par le vent à la surface de Mars ou encore ses déformations dues aux forces de marées exercées par l’une de ses lunes, Phobos », explique Raphaël Garcia, co-investigateur scientifique de la mission. Ce professeur de l’Isae-Supaéro est un spécialiste de la sismologie spatiale.

Il a déjà planché sur le noyau de la Lune grâce aux appareils installés par les astronautes des missions Apollo et compte bien sur InSight pour découvrir ce qui se cache sous le sol martien. « La présence de glaciers sur Mars a été détectée. Nous avons par contre une grande incertitude, celle de savoir s’il y a de l’eau piégée en sous-sol », explique ce scientifique.

Pourquoi Mars s’est-elle figée ?

Ces informations permettront de savoir comment Mars, et plus généralement les planètes rocheuses du système solaire, se sont formées.

« Il y a trois autres planètes du même type que la Terre, la plus proche de nous étant Mars. Elle a le même âge mais il y a 3 ou 4 milliards d’années, tout s’est arrêté, les volcans se sont éteints, il n’y a plus eu de tectoniques des plaques, elle s’est refroidie alors que la Terre a continué à fonctionner », avance Annick Sylvestre-Baron​, chef du projet adjoint SEIS au Centre national d'études spatiales.

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« Elle avait une atmosphère dense il y a encore 3 millions d’années. Elle l’a perdue car elle a perdu son champ magnétique. On connaît bien la composition de son atmosphère et de ses gaz rares, de sa surface, ce qui nous manque c’est de savoir ce qu’il y a à l’intérieur », souligne Sylvestre Maurice, astrophysicien au sein de l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie. Il est l’un des pères du ChemCam, l’œil laser de Curiosity qui continue de pulvériser et d’analyser le sol martien.

La mission InSight est donc une pierre supplémentaire pour continuer à approfondir les connaissances sur Mars mais aussi sur la formation des planètes et exoplanètes. Tout l’enjeu étant que l’atterrisseur arrive bien à destination lundi soir.