Sexisme: «Choqué» par les propos d'un astrophysicien, le Cern suspend sa collaboration avec lui
#METOO•Lors d'une conférence sur le genre, il a déclaré que la physique n'était pas faite pour les femmes...20 Minutes avec AFP
Le Cern « a suspendu » lundi sa collaboration avec un scientifique italien. Au cours d’une conférence sur le genre, l’astrophysicien assuré que la physique était une question d’hommes. Il a ainsi accusé les femmes de n’en faire partie que grâce au débat sur la parité.
Alessandro Strumia, scientifique italien de l’université de Pise, était invité par l’organisation européenne pour la recherche nucléaire (Cern) à un atelier intitulé « Théorie des hautes énergies et genre » à Genève. Plusieurs femmes scientifiques ayant participé à cet atelier vendredi dernier l’ont ensuite accusé sur les réseaux sociaux d’avoir tenu des propos sexistes.
« Inventée et construite par les hommes »
L’AFP a eu accès à la présentation informatique d’Alessandro Strumia, dans laquelle il laisse entendre, à coups d’équations et de multiples graphiques, que les hommes font face à une discrimination croissante dans le domaine de la physique. Il explique que le rôle croissant des femmes dans les emplois liés à la physique n’est pas lié à leur qualification mais à la multiplication des débats sur les questions de genre et de parité.
Dans cette présentation, il écrit : « La physique a été inventée et construite par les hommes, on n’y entre pas par invitation ». Il affirme aussi que « la physique n’est pas sexiste envers les femmes. Mais la vérité n’a pas d’importance, parce que ça fait partie d’une bataille politique venant de l’extérieur. On ne sait pas qui va gagner ».
Les femmes représentent 20 % du personnel
Dans un communiqué, le Cern, qui est dirigé par l’Italienne Fabiola Gianotti, « juge particulièrement choquante la présentation donnée par (ce) scientifique invité ». L’organisation précise ne pas avoir eu connaissance du contenu de la présentation avant l’atelier.
Dans un second communiqué, le Cern a annoncé avoir « suspendu avec effet immédiat le scientifique en question de toute activité au Cern, dans l’attente d’une enquête sur l’incident de la semaine passée ». Selon le Cern, ces dix dernières années, le pourcentage de femmes travaillant au sein de l’organisation a très peu augmenté puisque ces dernières continuent à ne représenter que 20 % environ de l’ensemble du personnel.