Sibérie: Des vers ramenés à la vie après avoir passé 42.000 ans dans la glace
ANCÊTRES•Réanimés par des chercheurs russes, deux vers nématodes seraient à ce jour les plus vieux êtres vivants du monde...20 Minutes avec agence
Une équipe de chercheurs russes a réussi à « ressusciter » deux vers nématodes, emprisonnés dans la glace depuis plus de 40.000 ans. En collaboration avec l’université de Princeton (États-Unis), les scientifiques ont publié une étude sur le sujet dans la revue Doklady Biological Sciences.
Ils expliquent avoir travaillé à partir de deux échantillons de glace très anciens prélevés en Sibérie. Le premier, vieux de 32.000 ans, a été trouvé à 30 mètres de profondeur. Le second, prélevé à 3,5 mètres de profondeur, est vieux de 41.700 ans.
Premier repas en 40.000 ans
En décongelant les échantillons, les chercheurs ont découvert plus de 300 nématodes – ou vers ronds – dont deux montraient « des signes de viabilité ». Ils ont donc tenté de les réanimer en les plaçant dans un milieu de croissance riche en nutriments, avec de l’agar-agar et des bactéries E. coli en guise de nourriture. Après plusieurs semaines, les vers ont commencé à montrer des signes de reprise de leur métabolisme.
Les chercheurs assurent avoir respecté une procédure de stérilisation stricte, qui empêche toute contamination extérieure. Il est impossible que les vers se soient introduits ultérieurement dans les échantillons. Les biologistes russes rappellent que les nématodes ne sont pas connus pour creuser aussi profondément dans le sol. Il faut donc en déduire que les échantillons prélevés sont bien « d’époque ».
Des « super-vers » à la longévité exceptionnelle
De précédentes études scientifiques ont déjà démontré l’exceptionnelle capacité de résistance des nématodes. En 1946, des scientifiques avaient réussi à réanimer des nématodes dans des échantillons végétaux vieux de 39 ans, rappelle Futura Sciences.
Les deux vers ronds « ressuscités » par les scientifiques russes seraient donc, à ce jour, les plus vieux êtres vivants de la planète. « Notre découverte montre la capacité d’organismes multicellulaires à survivre à une cryoconservation de plusieurs milliers d’années », commente l’étude. Les chercheurs espèrent ouvrir ainsi la voie à de nouvelles recherches sur la cryogénisation humaine.