Station spatiale internationale: La Nasa veut faire appel à des entreprises privées pour la gestion de l'ISS
ESPACE•De grandes entreprises « seraient prêtes à s’impliquer à travers un consortium », selon Jim Bridenstine, le patron de la Nasa…20 Minutes avec agences
La Station spatiale internationale (ISS) est-elle sur la voie d’une privatisation ? Peut-être bien. La Nasa est en effet en discussion avec plusieurs entreprises privées pour la gestion au quotidien de l’ISS dans les années à venir.
« Nous sommes maintenant à un stade où il y a des gens en dehors (de la Nasa) qui peuvent assurer la gestion commerciale de la Station spatiale internationale », a déclaré ce mardi au Washington Post, Jim Bridenstine, l’administrateur de l’agence spatiale américaine. « J’ai eu des discussions avec de nombreuses grandes entreprises qui seraient prêtes à s’impliquer à travers un consortium », a-t-il ajouté.
Un investissement conséquent
La Maison Blanche avait déjà indiqué qu’elle avait l’intention d’arrêter d’ici 2025 le financement direct de l’avant-poste orbital construit en collaboration avec les Russes, onze pays européens mais aussi les Japonais et les Canadiens.
Les Etats-Unis investissent entre 3 et 4 milliards de dollars par an dans l’ISS, qui a coûté environ 100 milliards de dollars à assembler. Celle-ci est habitée sans interruption depuis 2000.
Un plan de privatisation compliqué
Toutefois, les discussions ne seront peut-être pas fructueuses. Selon les experts, le caractère international de l’avant-poste orbital, dont le fonctionnement repose sur une collaboration entre de nombreux partenaires, pourrait rendre compliqué un éventuel plan de privatisation.
Pour l’heure la NASA a un contrat avec le géant aéronautique et spatial Boeing, pour gérer l’ISS. Mais le groupe américain s’est montré lui aussi sceptique. « Donner les clés d’une structure nationale unique en son genre à des entreprises commerciales avant que le secteur privé ne soit prêt pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le leadership américain dans l’espace et pour les chances de bâtir un secteur spatial privé », a ainsi déploré Mark Mulqueen, responsable de la gestion de l’ISS chez Boeing.