VIDEO. Toulouse: Des écorces de platane pour en savoir plus sur les nanoparticules que nous respirons
QUALITE DE L'AIR•Des chercheurs toulousains lancent une vaste campagne de mesures des nanoparticules présentes dans l’air grâce à l’installation d’écorces de platane - des biocapteurs - chez les Toulousains…Béatrice Colin
L'essentiel
- NanoEnvi est la première campagne française de mesures de nanoparticules menée à grande échelle avec la participation des habitants.
- Pour collecter les nanoparticules magnétiques émises par le trafic routier, les chercheurs du laboratoire Géosciences Environnement Toulouse vont installer chez les habitants des écorces de platane, véritables biocapteurs.
Des morceaux de platanes attachés à un fil de pêche. Ce n’est pas la dernière tendance déco dans les logements toulousains, mais le sujet de la très sérieuse étude scientifique NanoEnvi lancée par le laboratoire Géosciences environnement Toulouse et à laquelle les habitants de la Ville rose vont pouvoir participer.
Ces discrets petits bouts d’écorces, complètement biodégradables, peuvent nous en apprendre un max sur les nanoparticules magnétiques et la qualité de l'air que nous respirons.
En effet, ces particules ultrafines émises par le trafic routier, lors du freinage ou de la combustion du moteur, se déposent tous les jours sur nos bronches et nos poumons.
Nanoparticules, nocives pour la santé
Moins scrutées que l’ozone, le dioxyde d’azote ou les particules fines (PM 10 et Pm 2,5) en raison de leur taille, elles n’en seraient pas moins nuisibles pour notre santé.
« Ce sont elles qui ont le plus d’impact sur la santé, car les particules de type PM 10, on arrive à s’en débarrasser en toussant par exemple, mais les nanoparticules rentrent au plus profond de notre corps. Il y a encore peu d’études sur leur impact, mais la question du lien avec la maladie d’Alzheimer est posée », indique Mélina Macoulin, chercheuse du CNRS en magnétisme terrestre, chargée de cette première campagne de mesures, inédite en France.
Science participative
Pour mieux connaître ces particules, et la façon dont elles se comportent, l’équipe du laboratoire va solliciter les Toulousains pour qu’ils installent chez eux des biocapteurs passifs, les fameux morceaux d’écorces de platanes où se déposeront les nanoparticules. Ces minuscules aimants, installés entre six mois et un an, serviront de traceurs de la pollution automobile.
« Nous avons récupéré l’écorce qui tombe tous les ans des platanes du Canal du Midi, sur des zones loin du trafic routier. Nous aimerions installer nos capteurs dans 100 à 200 logements sur certaines zones de Toulouse. Nous réaliserons aussi des prélèvements en mai et juin sur les écorces des platanes qui se trouvent en ville et dans les sédiments de la Garonne », poursuit Sonia Rousse, chercheuse à l'Insitut de recherche pour le développement (IRD), membre du labo.
Au total, un millier de résultats devraient être collectés.
Pour convaincre les habitants de la Ville rose d’accrocher ces petits dispositifs sur leur balcon et dans leur salon, l’équipe de NanoEnvi donne rendez-vous aux volontaires ce week-end, au Quai des Savoirs.