Toulouse: Il planche sur un tatouage qui pourrait disparaître et réapparaître à l’infini
DANS LA PEAU•L’incubateur Midi-Pyrénées vient d’intégrer le projet Invisibl’Ink, une encre de tatouage d’origine végétale qui pourrait apparaître et disparaître grâce à des crèmes…Béatrice Colin
L'essentiel
- L’encre d’origine végétale conçue par David Maleville ne contient ni métaux, ni allergènes.
- Le projet Invisibl’Ink doit permettre de faire apparaître et disparaître à l’infini les tatouages grâce à l’application de crèmes, sans chirurgie ou laser.
Un jour il sera peut-être possible d’effacer le temps d’un rendez-vous professionnel le « Monique je t’aime » tatoué sur son poignet qu’on a du mal à assumer. C’est en tout cas ce sur quoi planche David Maleville. Ce dernier n’est pas magicien, mais chimiste de formation. Il a créé Invibl’Ink, un projet retenu par l’incubateur Midi-Pyrénées.
Après des études à Bordeaux, ce jeune entrepreneur en devenir de Cahors s’est installé à Toulouse pour mettre au point une encre issue de molécules d’origine végétale et exempte de métaux. Celle-ci n’est ni toxique, ni allergisante.
Mais au-delà de l’intérêt d’avoir un pigment sans danger pour la santé, le jeune homme a décidé d’aller plus loin et de plancher sur un principe actif qui permettrait de rendre visible ou invisible à l’infini le tatouage.
Des crèmes pour rendre visible ou invisible
« C’est venu d’une discussion avec mon meilleur ami, nous nous sommes demandé comment inventer une encre de tatouage qui pourrait disparaître, sans chirurgie invasive », explique David Maleville qui a été repéré par le réseau d’étudiants-entrepreneurs Pépite pour ses recherches.
Après avoir fait de nombreuses expériences en laboratoire, il a trouvé des molécules qui permettent de faire apparaître ou disparaître le tatouage à base de biopolymères.
« Le tatouage est toujours là, dans le derme, mais on le rend invisible grâce à une crème percutanée qui contient le pigment. Et on peut le rendre invisible grâce à une autre crème. Pour l’instant, cela fonctionne en laboratoire, nous devons voir si cela marche sur des modèles de peau », explique David Maleville qui va réaliser des tests en partenariats avec la société toulousaine Genoskin.
Si les fragments de peau réagissent bien et permettent de prouver son concept, il devra breveter sa trouvaille et obtenir les autorisations nécessaires à sa commercialisation.
Application médicale
En plus de pouvoir dissimuler à l’envi leur tatouage, leurs propriétaires auront la possibilité à terme de changer leur couleur. Une innovation qui pourrait concerner un nombre incalculable de personnes vu l’engouement actuel à se faire encrer la peau.
David Maleville entrevoit des applications médicales dans sa découverte et déposera un brevet même si les tests de son encre et ses crèmes ne sont pas concluants.