RECHERCHEDes ovules humains développés jusqu'à maturité en labo, une première

Fertilité: Des ovules humains développés jusqu'à maturité en laboratoire, une première

RECHERCHELes travaux menés par des chercheurs britanniques et américains pourraient constituer un espoir pour les femmes stériles…
Mise en contact des spermatozoïdes et des ovocytes lors d'une fécondation in vitro.
Mise en contact des spermatozoïdes et des ovocytes lors d'une fécondation in vitro. - F.Durand/Sipa
20 Minutes avec agences

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Des chercheurs américains et écossais sont parvenus à « faire mûrir » des ovules humains en laboratoire, une première scientifique.

Selon l’étude publiée vendredi 9 février dans la revue Molecular Human Reproduction, les ovocytes ont été développés in vitro, depuis leur stade le plus précoce jusqu’à leur pleine maturité, c’est-à-dire prêts à être fécondés.

Un espoir pour les femmes cancéreuses

Ces travaux constituent un formidable espoir pour la fertilité, notamment pour les femmes souffrant de cancer. Le procédé permettrait d’éviter le risque de réintroduire des cellules cancéreuses en réimplantant du tissu ovarien prélevé avant un traitement de chimiothérapie.

À la place, les ovocytes immatures récupérés à partir d’un morceau d’ovaire des patientes pourraient être conduits à maturité en laboratoire où ils seraient conservés pour être fécondés ultérieurement.

Un premier pas

Selon Evelyn Telfer, auteure principale de l’étude, cela « pourrait élargir la portée des traitements de fertilité disponibles. Nous espérons également savoir, sous réserve d’approbation réglementaire, s’ils peuvent être fécondés ».

Quant au docteur Channa Jayasena, du Collège impérial de Londres, il estime qu’il s’agit là d'« une percée importante, qui pourrait offrir de l’espoir aux femmes infertiles », tout en admettant qu’« il faudra plusieurs années pour traduire cela en thérapie ».

Mais des voix s’élèvent aussi pour tempérer cette unanimité. Ainsi, Robin Lovell-Badge, de l’Institut britannique Francis Crick, juge le procédé encore « très inefficace » et explique que, sur un nombre élevé (et non précisé) d’échantillons, seulement neuf sont parvenues au stade d’ovules matures.