«Putain, merde»... On prononce apparemment des gros mots dans notre sommeil
BONNE NUIT•«Putain», «merde»… Même les plus raffinés d’entre-nous peuvent devenir vulgaires dans leur sommeil…20 Minutes avec agence
Près de 70 % des adultes disent avoir déjà parlé en dormant. Ce phénomène, appelé somniloquie, a été étudié par des spécialistes du sommeil. Et leurs résultats révèlent des habitudes grossières, révèle Science et Avenir.
L’étude, conduite par Isabelle Arnulf, responsable du service des pathologies du sommeil à la Pitié-Salpêtrière et chercheuse à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, vient d’être publiée dans la revue spécialisée Sleep « Sur une base de 10.000 personnes enregistrées par vidéo-somnographie, on a ressorti 232 patients pertinents pour l’objectif de l’étude », souligne la chercheuse.
Rêves de situations conflictuelles
Les spécialistes ont répertorié les mots et expressions qui reviennent le plus souvent dans notre sommeil et constaté qu’il s’agit souvent d’insultes. « Nous avons pu identifier 3.349 mots différents », explique la professeure Arnulf, « l’immense majorité du temps, ce qui est en train d’être dit est conflictuel, ce sont des moments de tension. Et les mots prononcés traduisent vraisemblablement bien le contenu mental au moment du rêve ».
Les grossièretés, plus fréquentes au cours du sommeil lent que du sommeil paradoxal, sont généralement des jurons qui ne s’adressent pas à quelqu’un en particulier : « Putain merde ! », « oh fait chier ! »… «Un peu comme si les sujets réagissaient à un événement désagréable », explique Isabelle Arnulf. Au cours du sommeil paradoxal, les gros mots semblent répondre à des relations sociales agressives : « T’es un connard ! », « Je vais lui casser la gueule… »
Des gros mots… et de la drague
Cependant, si la parole nocturne correspond le plus souvent à une situation de conflit, Isabelle Arnulf se souvient d’une tirade prononcée par un dormeur marseillais : « Bon, on vous a déjà dit que vous étiez charmante ? Quoi ? Aucun beau garçon ne vous a dit que vous étiez charmante ? Mais qu’est-ce qu’ils ont dans le pantalon ces mecs ? ».
« Il nous a beaucoup fait rire parce qu’il parlait tout le temps », raconte la chercheuse. « Mais quand on a voulu le recruter pour une nouvelle étude, il était incarcéré à la prison de Fresnes ».