Dinosaure: Découverte d’une nouvelle espèce de raptors « très bizarre » capable de nager
PALEONTHOLOGIE•Cette nouvelle espèce pouvait courir et chasser à la fois sur terre tout en étant capable de nager et de pêcher dans l’eau…20 Minutes avec agences
De l’aveu des chercheurs, il s’agit d’un dinosaure « très, très bizarre ». Des paléontologues ont découvert une nouvelle espèce de raptors, aussi à l’aise sur terre que dans l’eau.
« Il faut imaginer un mélange entre un vélociraptor, une autruche et un cygne avec un museau de crocodile et des ailes de pingouin, décrit Paul Tafforeau, paléontologue au Synchrotron européen de Grenoble (ESRF), coauteur de l’étude publiée ce mercredi dans la revue Nature.
Les caractéristiques du vélociraptor
Le surprenant petit prédateur, nommé « Halszka » pour Halszkaraptor escuilliei, vivait en Mongolie au Crétacé, il y a environ 72 millions d’années. Il appartient à la famille des droméosaures, dont il partage la lignée avec le vélociraptor, le prédateur effrayant des films Jurassic Park.
Cette nouvelle espèce en a la queue, mais dans une version plus courte, et les pattes arrières. Il en a aussi hérité la fameuse « griffe tueuse » de la patte arrière qui permet à tous les droméosaures d’égorger leurs proies.
A la fois terrestre et aquatique
Etrangement, ce petit dinosaure d’1,20 mètre environ possédait aussi certaines caractéristiques de prédateurs aquatiques avec des dents et un museau de crocodile et un très long cou ressemblant à celui du cygne. Selon les chercheurs, l’animal, en embuscade, le repliait en « S » puis le projetait très rapidement, bouche ouverte, au passage des poissons.
« Halszka est encore capable de courir et de chasser sur terre tout en étant capable de nager et de pêcher dans l’eau », résume Paul Tafforeau. Il s’agit d’une première chez les dinosaures. « On connaissait des dinosaures qui mangeaient du poisson, notamment le spinosaure, mais on ne pense pas qu’ils pouvaient nager », précise le chercheur.
Des doutes sur l’authenticité du fossile
Cette découverte a été rendue possible par les techniques développées à l’ESRF, le synchrotron européen de Grenoble. L’équipe internationale à l’origine de l’étude a longtemps cru que le fossile était un faux, notamment à cause de sa vie mouvementée. Il a ainsi été exporté illégalement de Mongolie, puis a séjourné dans des collections privées dans le monde entier avant d’être acquis en 2015, et offert aux paléontologues.
« On a passé énormément de temps à essayer de démontrer que c’était un faux, mais nous n’y sommes pas parvenus », s’amuse Paul Tafforeau, qui souligne que Halszka est « l’unique représentant d’une forme terrestre qui s’est adapté à l’amphibie ».