ISS: Un ver envoyé dans l'espace revient avec deux têtes
INSOLITE•Les scientifiques évoquent une mutation jamais vue auparavant...20 Minutes avec agence
Les séjours dans l’espace ont des effets inattendus sur certaines espèces. Pour preuve, après avoir passé cinq semaines en microgravité, à bord de la Station spatiale internationale (ISS), un ver plat (Dugesia japonica) mesurant moins d’un centimètre et amputé de sa queue est revenu sur terre avec deux têtes.
Une mutation jamais vue auparavant
Les chercheurs américains de l’université Tufts n’avaient jamais observé pareil phénomène. « Sur une période qui équivaut à dix-huit années humaines de maintien d’une colonie de D. japonica, les chercheurs de Tufts n’avaient jamais vu une mutation spontanée donnant une double tête », précisent-ils dans un communiqué publié cette semaine par l’université.
Plus étrange encore, une fois revenu sur terre, le ver, qui a la faculté de se régénérer rapidement après amputation, est resté bicéphale. « Quand les chercheurs ont amputé les têtes qui avaient poussé chez le ver exposé à l’espace, le fragment de ver s’est régénéré en deux nouvelles têtes reconstituées, ce qui démontre que la modification du plan d’organisation du ver était permanente », précisent les chercheurs.
Des vers se séparent en deux clones
En 2015, les experts avaient envoyé un groupe de 15 vers dans l’espace, en prenant soin de laisser un autre groupe contenant le même nombre d’individus sur terre. Grâce à cette étude, dont un résumé a été publié récemment dans la revue Regenerationet repérée par Mashable, les scientifiques expliquent avoir également observé que certains vers, envoyés dans l’espace, se séparaient en deux clones, selon un processus désigné sous le terme de « scissiparité ».
Autre curiosité : une fois sur terre, les « revenants » passaient moins de temps dans l’obscurité et restaient partiellement paralysés durant quelques heures.
Quels impacts sur la santé des acteurs de la conquête spatiale?
Peut-on attribuer toutes ces modifications de comportements au séjour spatial ? Pas forcément, répondent les experts qui expliquent ne pas être parvenus à maintenir les deux groupes de vers, sujets à l’étude, à la même température et ni même pu simuler un vol et un atterrissage pour le groupe de contrôle.
La prochaine étape consistera donc à réduire au maximum les différences de traitement afin de savoir si l’espace et la microgravité peuvent effectivement changer considérable la nature d’une espèce, voire avoir un impact considérablement sur la santé des acteurs de la conquête spatiale.